Un brin d’humour
La presse en folie
Les employés de chemin de fer sont en train de perdre patience. « Ils déraillent », a dit le ministre des Transports, sur un ton persifleur, en prenant connaissance de leurs revendications salariales. « Gare à vous », lui ont-ils répliqué, sans crier gare.
L’honorable Joffre Bombardier, ministre des Forces armées, conseille aux parachutistes de ne pas sauter trop vite aux conclusions. La semaine dernière, ceux-ci avaient pris de très haut les remarques du ministre qui avait répondu, dans les deux langues officielles, à leurs revendications en vue d’une hausse élevée de salaire. « Redescendez sur terre, « sky is not thé limit ». Cette remarque condescendante a contribué à faire baisser sa popularité à son plus bas niveau depuis son entrée en fonction.
Après une journée passée en forêt, les chasseurs sont rentrés bredouilles entre chien et loup.
Pourtant peu habitués aux feux de la rampe, les membres du choeur des pompiers volontaires de l’Ile aux allumettes ont littéralement brûlé les planches, lors du concert bénéfice donné en vue de recueillir des fonds pour la reconstruction de l’église paroissiale rasée par un incendie l’été dernier.
La mairesse de Coteau-du-Lac, madame Claire Fontaine-Duparc, a demandé une subvention pour la construction dans sa ville d’une usine d’épuration des eaux. Elle espère l’appui du député de son comté, monsieur Narcisse Bordeleau.
Certaines ouvrières du vêtement avouent être « au coton », alors que d’autres en ont assez de se laisser manger la laine sur le dos par leur patron. « Leur patience ne tient plus qu’à un fil, et elles sont au bout de leur rouleau », a expliqué aux journalistes leur porte-parole.
En reprenant des vieux succès des années cinquante comme « Cigarettes, whisky et p’tites pépées » et « Smoke gets in your eyes », le chanteur français Yvan Dumaurier a fait un tabac, lors de son spectacle au Club Marijuana de Pointe-Calumet. Mais les journaux n’en ont pas pipé.
Employé d’une famille richissime de Westmount, et fatigué d’y être traité comme un valet, Damase Roy a décidé qu’il serait croupier au casino qui ouvrira bientôt à Pointe-Fortune. Pour obtenir cet emploi, son nom prédestiné devrait lui être un grand atout.
A la foire agricole du canton de Vaud, en Suisse, les participants à un débat sur la grandeur idéale des trous dans le fromage de Gruyère se sont montrés à la fois fiers et têtus, passant sans cesse du coq à l’âne.
Mécontents de leurs conditions de travail, les maçons et les électriciens attendaient le responsable du chantier avec une brique et un fanal. Quant aux plombiers, c’est à leurs dirigeants syndicaux qu’il s’en sont pris, en lui administrant une douche froide.
Et pour terminer, voici un entrefilet paru dans Le Monde diplomatique. On soupçonne un espion travaillant au Proche-Orient d’en être l’auteur. « Le chasse-croisé l’épate, ce qui n’est pas le cas du pas chat ». Tous les services de renseignements sont sur le coup, sauf la CIA. « I don’t speak French », a expliqué son spécialiste des codes secrets.
Quant à moi, c’est le moment, je pense, de passer la main à une autre. Si vous avez pu, en lisant cette chronique humoristique, prendre la moitié du plaisir que j’ai eu à la rédiger, j’estime n’avoir pas perdu le temps que j’y ai consacré, malgré ce que pourraient en croire ou en dire des esprits chagrins.
MARIE GRATTON, MYRIAM