RENCONTRE AVEC LOIS WILSON, PASTEUR ET MODERATRICE DE L’EGLISE UNIE l
En novembre dernier, Lois Wilson était accueillie par des femmes de « Women’s Concern »2 et de « L’autre Parole ». Une première, à plusieurs égards. Mais pourquoi rebrasser une si vieille affaire ? Peut-être est-ce simplement à cause de la personnalité attachante de Lois Wilson… et de la tradition catholique qui nous a été transmise. Rencontrer une femme, modératrice (« premier évêque « ) de 1’Eglise Unie du Canada ce n’est pas sans nous avoir impressionnées. Du flot d’échanges qui se sont déroulés, je ne retiendrai toutefois que quelques aspects.
– Les femmes doublement minoritaires (immigrantes, mères chefs de famille, handicapées, etc.) la préoccupent grandement. C’est en s’intéressant plus spécialement à elles qu’elle a le sentiment d’être fidèle à la tradition évangélique de transmission de la Bonne nouvelle de leur libération aux opprimés. C’est sa manière, je crois, d’articuler conscience féministe, conscience de classes et pari chrétien.
– L’intégration des femmes dans le processus de réflexion théologique et d’évangélisation ne se fera pas sans modifier profondément l’image que nous nous faisons de notre Dieu, de même que l’image que nous en projetons dans l’Eglise et dans la société. Ainsi, Lois, qui a toujours partagé sa tâche pastorale avec son mari, croit-elle que la responsabilité première de la « modération » dans son Eglise devrait être le lot d’une équipe, et non d’une seule personne. Le modèle de l’autorité se trouve donc remis en question
– L’œcuménisme vécu à la base ne pose pas de problèmes majeurs lorsqu’il s’enracine dans un vécu commun. Pour plusieurs d’entre nous, cette rencontre constituait une première expérience avec des chrétiens d 1 une autre confession. Cependant, il s’est avéré rapidement que notre vécu de femme avait d’étranges ressemblances, malgré le contexte ecclésial propre à chaque groupe. Nous étions toutes d’accord pour tenter de nouveau l’expérience. A quand une prochaine rencontre ?
Lois Wilson doit revenir à Montréal en juin prochain. Nous aurions sûrement beaucoup de joie à la revoir. Mais il m’apparaît surtout important de lui assurer notre soutien dans un travail qui ne peut que soulever des vagues d’espérance en nos coeurs.
Ginette Boyer. Montréal.
1. Une entrevue avec Lois Wilson a été relatée dans Le Devoir du 6 décembre 1980.
2. « Women’s Concernu regroupe des femmes de 1’Eglise Unie qui s’interrogent comme nous sur leur condition de femme et leur foi. On peut les rejoindre au UNITED THEOLOGICAL COLLEGE, 3521, rue University, Montréal H3A 2A9. Nous pouvons recevoir gratuitement leur Newsletter en écrivant à : Marion Logan, Division of Mission in Canada, 85 St-Clair Ave E., Toronto, Ontario. M4T 1M8.