REGROUPEMENT POUR LA RESPONSABILITÉ SOCIALE ET L’ÉQUITÉ (RRSE)
Marie-Josée Baril, Tsippora
Le « Regroupement pour la responsabilité sociale et l’équité » est né sous l’égide d’un groupe militant cherchant à promouvoir la responsabilité sociale des entreprises. Ce groupe ontarien, composé de diverses églises, désirait depuis longtemps établir des associations semblables dans d’autres régions canadiennes.
Enthousiasmées pour la cause, des communautés religieuses qui soutenaient ce groupe depuis plusieurs années et en reconnaissaient le bien fondé, songent, à leur tour, à mettre sur pied une association québécoise qui pourrait intervenir auprès de leurs investisseurs. Malgré la barrière linguistique qui ralentissait leur démarche, le chemin se traçait et le 1er février 1996, l’équipe réunit au centre St Pierre des représentants de différentes églises, de congrégations religieuses, des groupes de défense des droits ainsi que quelques représentants des médias.
Sans tarder, Radio-Canada, invite deux membres des comités de travail à se joindre à Yves Michaud pour participer à l’émission Enjeux portant sur les investissements responsables des actionnaires. Une telle couverture médiatique a contribué non seulement à développer l’intérêt des investisseurs mais a donné une visibilité accrue aux questions de justice qu’ils se posaient et sur la valeur étique de leurs investissements.
Le 12 avril 1999, douze congrégations religieuses, une association laïque et trois personnes individuelles signaient le contrat d’association qui les constituait comme « Regroupement pour la responsabilité sociale et l’équité » (RRSE).
Aujourd’hui, le Regroupement compte 31 membres: 28 communautés religieuses composées majoritairement de femmes et 3 membres individuels. Le courant néo-libéral qui s’impose de plus en plus alors oblige tous les investisseurs à se repositionner continuellement quant à leurs avoirs.
L’information journalière dispensée à l’intérieur du bulletin de nouvelles de Radio-Canada permet aux investisseurs de faire le tour de la planète, d’assister à la guerre en direct et y percevoir clairement quelles en seront les conséquences pour les habitants de ces pays et sa répercution dans le monde. Alors surgissent des questions comme : Qui finance les guerres? Qu’en est-il de l’environnement? des droits humains? Des projets, surtout dans les pays en voie de développement, font souvent fi des droits humains et de l’environnement. Les femmes, les vieillards et les enfants sont souvent les premières victimes de ces fléaux. C’est pourquoi les compagnies ayant des projets de développement au tiers-monde sont surveillées de près et questionnées en ce qui a trait aux droits humains et à l’écologie. Les premières victimes de ces fléaux ne sont-ils pas le plus souvent des vieillards, des femmes et des enfants?
Le RRSE a joué un rôle important aussi dans le dossier touchant la parité femmes hommes à l’intérieur des conseils d’administrations. Comme l’argent n’est pas neutre, c’est dans un esprit de justice et d’équité que les membres du RRSE poursuivent leur travail en solidarité avec d’autres groupes semblables dans la mouvance d’une nouvelle économie. Ce lieu d’engagement qui leur est ouvert est aussi une autre façon de faire advenir le « Règne de Dieu dans le monde».