SAVIEZ-VOUS QUE…

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Femme et pionnière. Françoise Deroy- Pineau vient de lancer aux éditions Bellarmin, à Montréal, une autre biographie concernant l’histoire des femmes de la colonie française d’Amérique. Cet ouvrage de 167 pages a pour titre: Jeanne Mance. De Langres à Montréal, la passion de soigner. On y retrace les démarches faites par cette jeune femme de trente ans auprès D’Angélique de Bullion, la richissime bâilleuse de fonds parisienne; puis, à La Rochelle, auprès de Jérôme Le Royer et du futur gouverneur de Montréal, Paul de Chomedey. On connaît la suite. Jeanne Mance débarque à Montréal le 9 mai 1641 avec 12 hommes de la recrue. L’année suivante, elle ouvre le premier dispensaire qui deviendra un Hôtel-Dieu en 1645. Quand elle meurt à 67 ans, elle laisse derrière elle les traces d’une vie bien remplie dont l’oeuvre principale est, trois siècles plus tard, encore bien visible à Montréal. Une histoire passionnante écrite de la main d’une sociologue féministe.

Une première au Québec chez les Soeurs de la Miséricorde. La communauté des Soeurs de la Miséricorde, dont la mission est de venir en aide aux mères célibataires, vient d’innover en permettant à une laïque de prononcer les voeux de pauvreté, d’obéissance et de chasteté tout en demeurant dans la vie civile. La Supérieure de la communauté pense que ce modèle d’action, qui n’est pas incompatible avec les prescriptions du droit canon, selon elle, est prometteur. Sa communauté compte aujourd’hui 200 religieuses. Elle regroupe également des laïcs, hommes et femmes, les amis de la Miséricorde, qui, sans prononcer de voeux, prennent l’engagement de témoigner de leur foi dans leurs différents milieux de vie.

Relire la tradition chrétienne à la lumière de l’expérience des femmes et de l’éthique féministe. Des textes de théologiennes de différents pays, de différentes cultures et de religions sont réunis dans un ouvrage récent édité par Ofelia Ortega sous le titre Women’s visions. Theological reflection, celebration, action..

Marche des femmes contre la pauvreté Les évêques et les groupes de femmes du Québec se sont donnés la main le printemps dernier pour dire leur volonté de lutter ensemble contre la pauvreté des femmes. Du pain et des roses, tel était le thème d’une marche de 10 jours qui a conduit 900 femmes devant le Parlement de Québec. En présence de plusieurs milliers de personnes – des hommes et des femmes – venues les appuyer au terme de leur «pèlerinage», elles ont présenté au premier ministre neuf propositions destinées à améliorer la situation des femmes d’ici. Mentionnons notamment la hausse du salaire minimum en vue de l’équité salariale, le logement social et la perception automatique des pensions alimentaires.

Révolutionner les études bibliques. Through the eyes of a woman est un guide destiné aux groupes d’études bibliques – réédition revue et augmentée d’un premier guide paru en 1986. Publié à Genève, ce guide retrace les contributions des membres des YWCA à travers le monde et il présente aux lectrices des activités susceptibles de leur permettre de mieux vivre leur foi en cette fin du XXe siècle. La maison d’édition de l’Église unie du Canada propose pour sa part un ouvrage écrit par Sally Boyle, une agente de pastorale lesbienne et féministe travaillant en milieu hospitalier, qui explore les avenues rédemptrices d’une sexualité décriée par la culture patriarcale. A travers des récits de vie, Embracing the Exile, A Lesbian Model for pastoral Care, dit la joie et les luttes de femmes dont le courage peut servir de modèle. La méthodologie proposée, qui fait appel au respect de soi et à la recherche du sens de la justice, pourrait être un motif d’inspiration en vue de pratiques pastorales axées sur l’espoir et la croyance en Dieu.

Un journalisme alternatif et engagé en faveur du développement. Une revue mensuelle, oeuvre d’une équipe de rédaction internationale, se consacre au repérage et à l’analyse de dossiers qui sont traités sous l’angle de la lutte à la pauvreté et aux inégalités dans le monde. Voici quelques-uns des thèmes abordés par The New Internationalist: «Le vieillissement», no 264.; «La prostitution», no 252; «La mémoire et les interprétations de l’histoire», no 247; «Le marché des armes», no 261. Le dernier numéro est consacré aux femmes .On peut s’abonner: 35 Riviera Drive, #17, Markham, Ontario, L3R 8N4. (12 nos/an: 38.50$)

Lutte à la discrimination faite aux femmes. En août 1995, le gouvernement fédéral canadien rendait public un plan pour l’égalité entre les sexes signé par la secrétaire d’État à la condition de la femme : A l’aube du XXIe siècle. En 87 pages, le plan énumère et documente les huit objectifs mis de l’avant par le Canada dont celui d’instaurer l’analyse comparative entre les sexes dans les ministères et organismes fédéraux; d’améliorer l’autonomie et le mieux-être financiers des femmes; de réduire la violence dans la société et, en particulier, la violence faite aux femmes et aux enfants.

Prix Nobel de médecine accordé à une femme. Une biologiste allemande, Christine Nuesslein-Volhard, vient de se voir accorder une reconnaissance prestigieuse pour ses découvertes sur le contrôle génétique du développement précoce de l’embryon. Son travail ouvre de nouvelles perspectives, dit-on, sur l’explication à donner aux malformations congénitales. La lutte contre le mal et la souffrance humaine emprunte ainsi de multiples voies: celle de la science, celle de l’action politique et communautaire comme celle également des pratiques infirmières et même de l’intervention pastorale. Des maris à l’amende. Les autorités municipales de Pucallpa, dans l’est du Pérou, ont décidé d’infliger une amende d’environ 90$ aux maris qui battent leur femme. Cette mesure de dissuasion a été mise en vigueur par la mairesse de la ville qui a reconnu avoir été elle-même maltraitée par son ex-conjoint. L’argent ainsi recueilli est remis aux femmes battues. On aurait prévu, selon le communiqué diffusé par l’Agence Presse, que si c’était des femmes qui frappaient leur mari, elles ne seraient pas tenues de verser d’amende. Dans ce cas, précise-t-on, les deux parties seraient plutôt convoquées à une réunion de conciliation.

AGATHE LAFORTUNE