Saviez-vous que

Saviez-vous que

* Pauvreté matérielle et mauvais état de santé vont de pair.

Bien que nous soyons maintenant bien informés de l’incidence des conditions économiques et sociales sur la santé, les mesures visant à remédier à cette situation tardent encore à venir. Il faut dire que cette réalité qui atteint les femmes de manière particulièrement cruelle est dense et complexe. Une étude menée par Louise Biais, professeure à l’École de service social de l’Université d’Ottawa (Presses de l’Université d’Ottawa, 1998) montre qu’en réduisant la « souffrance sociale » à de simples diagnostics, on la rend étrangère et on la dépolitise. Par contre, les récits de vie publiés dans Pauvreté et santé mentale au féminin. L’étrangère à nos portes, tentent de donner un visage humain à des statistiques qui ont trop tendance à banaliser le sujet. Cet ouvrage, qui intéresse les intervenants sociaux au premier chef, est également de nature à remettre en question les jugements tout faits sur les autres et notamment sur les femmes aux prises avec des conditions de vie parfois très difficiles.

* Le défi est de taille « pour que ça change ».

Le numéro spécial de la revue Canadian Woman Studies/Les cahiers de la femme (XX, n° 3) : « Femmes de l’an 2000. Éliminer la pauvreté et la violence au 21e siècle », fait justement le point sur le travail des organisations féministes canadiennes concernant divers combats dont celui relié à la pauvreté et à la violence faite aux femmes. Un des articles signé par une ruandaise vivant maintenant au Canada, évoque le destin tragique de femmes dont l’histoire de vie est profondément bouleversée par des drames liés à ceux de leur pays et de leur peuple. Dans ce contexte particulier, la prise de parole des femmes n’est plus considérée « comme un droit qu’elles revendiqueraient mais comme une responsabilité sociale assumer, comme un devoir ».

* On tente toujours de nommer le féminin à travers la langue.

La cause de la féminisation de la langue fait encore couler beaucoup d’encre. Dans Pourquoi en finir avec la féminisation linguistique. Ou la recherche des mots perdus (Montréal, Boréal, 2000), Louise-L. Larivière, dénonce le mépris du genre féminin entretenu entre autres par les dinosaures de l’Académie française. Son ouvrage est un vibrant plaidoyer en. faveur d’une « langue équitable » qui soit le reflet de la place qu’occupé maintenant les femmes dans les diverses sphères de la société. Mentionnons, pour en rire, un exemple des bizarreries autorisées par une thèse misogyne, celle de la neutralité de termes génériques comme « l’homme » : « L’homme est un mammifère, il allaite ses petits ». Ou encore ceci — quand le masculin est élevé au statut de genre neutre pour la désignation de certains titres ou fonctions — : « Le premier ministre vêtu d’une robe à paillettes accompagnait son mari hier soir au concert ».

On pourrait, semble-t-il, consulter un livre numérique sur la féminisation linguistique à l’adresse suivante : http://www.OOhOO.com

* Les fondamentalismes s’épanouissent dans un terreau où se mêlent la peur et l’ignorance.

L’histoire de l’Occident porte en elle une lourde tradition de misogynie et de méfiance à l’endroit des femmes que le discours de la théologie catholique n’a pas contredit. Au contraire, il l’a alimentée avec tout le poids de son autorité. À travers une étude publiée en 2000 chez Fides et portant sur les Représentations de la femme et la chasse aux sorcières XIIT-Xve siècles, le jeune théologien Patrick Snyder, dégagent les fondements théologiques d’une pastorale de la peur qui se met en place à la fin du Moyen Age et où la femme est perçue comme l’incarnation du mal et l’alliée de Satan. Cette époque est-elle bien révolue ? Faire mémoire d’une chasse aux sorcières ayant sévi il y a plus de cinq siècles, rappelle-t-on, c’est faire revivre des événements douloureux. Mais c’est également mettre en garde contre des attitudes préjugées fort dangereuses pour la paix et l’harmonie sociale. Car la recherche de boucs émissaires dans des situations problématiques est un raccourci vite emprunté. Hélas ! » Une approche personnalisée pour la lutte en faveur de la liberté d’expression a vu le jour : Livres comme l’air. Il y a de quoi se réjouir ! Une initiative nouvelle et originale, née de la collaboration entre Amnistie internationale, le PEN Club et l’Union des écrivaines et écrivains québécois, a permis récemment de jumeler des prisonniers politiques à des écrivains québécois. Le projet intitulé Livres comme l’air répond à l’objectif de maintenir ces prisonniers en contact avec le monde extérieur. Des écrivains et des écrivaines sont, grâce à leurs ouvrages, les protagonistes d’un jumelage permettant aux prisonniers d’être ainsi reliés au « monde libre ». Au nombre des dix auteurs québécois qui ont collaboré à cette activité humanitaire, on compte quatre femmes : Lise Bissonnette, Madeleine Gagnon, Mona Latif Ghattas et  Antonine Maillet.

* La charia, un code religieux musulman en vigueur encore de nos jours, autorise la flagellation des femmes.

En vertu de la charia, un code religieux musulman, qui régit entre autres la vie civile et pénale de plusieurs États africains, une jeune fille nigériane — trouvée coupable d’avoir entretenu de relations sexuelles avec des hommes mariés — a été condamnée à la bastonnade. On parle d’une sentence de 180 coups de canne qui a été réduite ensuite à 100 coups. Pressés de respecter leurs engagements à l’égard de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, les maîtres d’oeuvre de la charia de l’État du Zamfara au Nord du Nigeria, auraient consenti à suspendre la peine imposée à la toute jeune femme sous la pression exercée par les États occidentaux. Le Canada aurait été dans cette affaire le seul pays à demander ouvertement la clémence du tribunal islamique. (Le Devoir, 16 janvier 2001, A 4)

AGATHE LAFORTUNE, Vasthi