DES AMIES NOUS SALUENT…
C’est en solidarité avec mes soeurs dans la foi chrétienne que j’offre mes vœux au Collectif L’autre Parole à l’occasion de son quinzième anniversaire. Je me suis sentie à l’aise et l’une des leurs chaque fois que j’ai collaboré avec ses membres et leur côtoiement m’a toujours apporté stimulation et enrichissement. Je salue la persévérance du groupe qui s’adonne avec patience et ténacité à un travail d’articulation du christianisme et du féminisme que traverse sans cesse la question sociale. Que ce soit à travers un apport théorique, lors d’un travail d’animation ou de formation, ou à l’occasion d’une interpellation adressée à l’Église catholique, elles n’oublient jamais que les conditions de vie socio-économiques faites à des femmes d’ici et d’ailleurs sont incontournables et constituent un scandale aux yeux des personnes qui se veulent ou se disent chrétiennes.
Je leur sais gré d’être restées fidèles à ces trois axes des fondements sur lesquels repose leur origine. Je sais aussi que cela ne va pas de soi. La capacité qu’elles ont de critiquer leur propre démarche n’est sans doute pas étrangère à cette fidélité. Je l’ai vue à l’oeuvre dans les rencontres entre femmes. L’ouverture d’esprit, l’invitation au partage et la confiance dont elles faisaient montre favorisaient des échanges fructueux sur les positions publiques qu’elles ont eu à prendre.
La façon dont elles ont mené leurs luttes m’impressionne profondément. En même temps qu’elles portaient, avec d’autres, les revendications des femmes en cherchant à prendre leur place à l’intérieur d’une Église, elles ont poursuivi la tâche, en tant que regroupement autonome, de dire ce que cela signifie, être féministes et chrétiennes dans le monde actuel. Elles ont ainsi forcé l’Église, par leurs réflexions et leurs actions, à ne pas escamoter les questions que le mouvement féministe pose aux institutions patriarcales.
Si le collectif L’autre Parole n’existait pas, il faudrait l’inventer!
Faye Wakeling, pasteure de l’Église unie.