La tête qu’elle fait à l’autre bout de son corps.
Le corps qu’elle fait quand de son ventre cela s’est glissé comme une expression entre ses jambes. Alors sa bouche a su s’ouvrir.
Ce cri à la naissance, l’explorant, le couvrant de mots, s’est mise à la traduction de son corps. Alors sa bouche a su s’ouvrir.Dut-elle tout ce temps politiser son ventre le hantant comme la fiction même qui la traverse. Faire à sa tête.
Avec les mots, je rachète les naissances que je donne. Je reprends l’enfant, le cri. En échange d’un texte comme un texte.Folie furieuse. C’est bien ce dont il est question la tête qu’elle fait c’est quand je réalise réellement mon corps mis en mots. Bris dans la brèche comme a -produire de l’énergie propice. Peut-être alors à recommencer le cycle aveuglant du désir. La trajectoire dense des corps, c’est bientôt midi, peut-on songer le baiser comme un mot de trop dans la bouche double ou le caillou politique pour mieux projeter la voix.
« Nicole Brossard, « La tête qu’elle fait », La Barre du Jour, 56-7(mai-août 1977), pp. 89-90.