– Bonjour! Aujourd’hui, nous nous intéressons au rire de Dieu en rapport avec les femmes.
– Quoi? Vous avez déjà vu rire Dieu avec des femmes? Moi, n’étant pas partie prenante d’une allégeance religieuse, ça ne me préoccupe pas, sauf en connivence avec vous.
– C’est le thème du colloque de L’autre Parole pour 2013 voté à l’unanimité lors de l’assemblée générale d’août 2012.
– Pas problème, les membres de la collective aiment s’attarder à des sujets inédits en toute liberté, créativité et confiance.
– Mais pourquoi parler du rire de Dieu?
– Moi, j’aime le projet, les hommes de l’Église ont trop présenté Dieu comme un être sévère, tout-puissant qui nous domine. C’est grand temps de déconstruire cette image de Dieu et aussi une belle occasion de démontrer que Dieu aime les femmes.
– Bien oui, dans son dernier volume, Anne Soupa développe cette idée à partir de sa réflexion du récit de la création dans la Genèse où Dieu crée les premiers humains égaux.
– C’est sérieux cette démonstration par une bibliste et ça transforme tout le rapport de Dieu aux femmes.
– Moi, je crois qu’en voyant l’éclosion humaine en deux chefs-d’œuvre, le Créateur a non seulement dit que cela était bon, mais vraiment a laissé s’échapper son grand rire de Dieu.
– Et que dire devant la diversité et la beauté de l’univers! Moi, je vois ça comme un grand rire de Dieu en évolution partagée.
– Je constate que c’est déjà une grande ouverture à la proximité de la femme avec Dieu : un genre de bel amour d’une réciprocité de vie entre la créature et les créatures.
– Ah! que j’aime cette façon de voir. Depuis si longtemps, les femmes souhaitent rencontrer un Dieu proche de leur vécu, sociable, disponible, ouvert à leurs prises de conscience et leur créativité. Une vraie Dieue!
– En ce moment, j’éprouve une grande tristesse, car remontent dans mes souvenirs de nombreuses femmes ayant vécu selon la prédication d’un Dieu qui interdit à travers les commandements, des dogmes, en réclusion de l’Église.
– Heureusement la venue de Jésus révèle avec grande éloquence une autre réalité. Lui, il a toujours agi et parlé en faveur des faibles, des femmes, des enfants, des exclus de son temps et de notre temps.
– Sa grande liberté nous permet de croire qu’il a dû exprimer avec les siens diverses manifestations du rire de Dieu.
– Oh! Que ça m’intéresse! Je deviens convaincue du bon choix du thème pour ce colloque de l’été 2013.
– Quelle belle manière de Jésus de rire des savants et des prêtres de son temps: « Je te remercie, Père, d’avoir caché cela aux sages et de l’avait fait connaître aux petits. »
– Moi, en féministe, j’ajoute: « aux femmes ».
– Bravo! Oui, d’autres femmes ont eu de quoi rire à cause de Dieu. Marie et Élisabeth, par exemple.
– Quelle farce: Marie-Madeleine trouve le tombeau vide et prend Jésus pour un jardinier. C‘était une bonne occasion de rire.
– Jésus a sûrement ri à plusieurs reprises avec ses disciples. Il aimait les fêtes, les repas défendus et inédits. On l’accusait même de banqueter avec les gloutons.
– Aux noces de Cana, il a rempli les urnes de bon vin de fête. Que dire de ses multiplications de pains et de poissons pour des foules. C’était à mourir de rire et de se rassasier!
– La rencontre de Jésus avec la femme adultère a dû provoquer bien des fous rires de sa part. Son attitude aux questions de ceux qui l’entourent, une réponse, une écriture banale sur le sol et une proposition de lancer une pierre seulement si on est libre de tout péché.
– Comme tous se sont retirés, j’imagine que Jésus et la femme dite adultère ont dû éclater de rire. Un rire des profondeurs, d’un amour divin partagé.
– J’ai relu la rencontre de Jésus avec la Samaritaine portée par la quête du rire de Dieu. Toute la conversation suggère de l’espace pour divers rires.
– Surtout les répliques autour de l’eau vive et de son homme ou des cinq fréquentés.
– Moi, je reconnais le plaisir rieur de Jésus à éveiller la Samaritaine aux dons pluriels de Dieu pour les femmes.
– Et durant la révélation de la Bonne Nouvelle, la Samaritaine a sûrement vécu des fous rires questionneurs.
– Je crois que sa joie démesurée de faire connaître le prophète est l’expression d’un beau rire de Dieu dans cette femme.
– Mais aujourd’hui, le rire de Dieu, son heureuse joie ne serait-elle pas manifestée dans la liberté ou la créativité des femmes de L’autre Parole ainsi que des diverses féministes qui se lèvent et prennent la parole que les hommes ne leur donnent pas. Elles croient que leurs talents et leurs diverses manières d’être au monde sont des dons du Créateur.
– Oui, je crois vraiment que Dieu rit avec les femmes qui prennent des initiatives.
– Alors, rions en chœur, fières de Dieu, de Dieue et de nous!