Réécriture de Matthieu 5, 20-26
La nuit dernière — Le pape est à l’autel de sa chapelle personnelle. Tout à coup, Jésus lui apparaît.
– Mais Benoît, que fais-tu là ?
Benoît se confie avec confiance à Jésus :
– Jésus, j’ai un gros problème : les femmes n’écoutent plus ce qu’on leur dit. Elles décident d’être prêtres et même évêques malgré mes excommunications. Je n’arrive vraiment plus à les contrôler, elles refusent de m’obéir. Jésus, quelle offrande vais-je t’offrir pour que tu m’aides à solutionner cette horreur ?
À la grande surprise de Benoît, le visage de Jésus s’assombrit alors qu’il s’attendait à un regard compatissant. Vraiment, sur la figure de Jésus, se lit une colère semblable à celle devant les vendeurs du temple de Jérusalem.
– Franchement Benoît, comment peux-tu me proposer une offrande à l’autel alors que ta justice ne soutient pas la vie des femmes et ne reconnait pas leur appel à la prêtrise. Vraiment, tu oublies mon commandement “Aime ton prochain comme toi-même.” Mon petit gars, tu n’as pas encore compris que ton prochain, ce sont les hommes et les femmes.
Benoît, je te le dis, en vérité, je te le répète, quand tu considères les femmes comme inaptes, insensées, sorcières et que tu les excommunies en plus, tu mérites la géhenne !
Devant les propos de Jésus, Benoît demeure sidéré. Mais, il n’est pas au bout de ses surprises. Avec insistance, Jésus poursuit :
– Vite, Benoît, laisse là ton offrande, va demander pardon à tes sœurs. Accorde-toi promptement avec les femmes tandis que tu chemines avec elles. Puis biffe ton article 1024 du Droit canonique et sur Facebook, annonce le retrait de toutes les excommunications que tu leur as adressées.
Et tendrement, Jésus se penche, met sa main sur l’épaule de Benoît et lui dit :
– Oui, tu es aussi bien de te réconcilier avec les femmes, car de l’autre côté, tu vas apprendre une nouvelle déconcertante. Enfin, Jésus ajoute : Benoît, mon Père, c’est ta Mère…
Réécriture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiennes et aux Colossiens, 18 août 2012
Dépouillez-vous du mensonge patriarcal pour revêtir l’humanité nouvelle. Il n’y a plus de racisme, sexisme, âgisme, classisme, car le Christ est tout, en toutes et en tous.
Et vous, les hommes, revêtez-vous d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. Vous en avez bien besoin.
Et vous, les femmes, revêtez-vous de détermination, d’audace, de confiance, de courage, de persévérance et d’espoir. Vous en avez bien besoin aussi.
Vous supportant mutuellement afin que justice soit rendue et vous pardonnant réciproquement comme le Christ vous a pardonnés.
Mais surtout, revêtons-nous de l’amour, c’est le lien de la perfection pour former un seul corps dans la paix, la sororité et la fraternité.