Cheminement pour une Sagesse incarnée
Groupe Vasthi
La matinée a été consacrée au discernement féministe de ce qu’est la Sagesse. Après avoir entendu la mise en lecture de quatre textes, les participantes ont été invitées à identifier des formes d’anti-sagesse, à repérer les modes d’incarnation de la Sagesse et les lieux à investir individuellement et collectivement pour qu’advienne une Sagesse pleinement incarnée.
Notre méthode de travail constitue en soi une forme de sagesse. Nous sommes toutes appelées à exercer notre discernement. Ce faisant, nous mettons en action l’idée que nous pouvons être porteuses de sagesse, de la Sagesse, que nous pouvons être Sagesse.
Discerner, c’est prendre des risques, c’est s’impliquer. C’est entrer dans le clair-obscur du décodage de nos expériences. La Sagesse n’est pas extérieure à nous, elle est en nous, elle est entre nous.
Notre méthode implique un discernement individuel et collectif. Je reconnais la Sagesse en moi et dans l’autre. Je me mets à l’écoute de moi-même, je me laisse interpeler par ce que je ressens et ce que je vis.
Je me mets aussi à l’écoute de l’autre et je me laisse interpeler. Ainsi, je suis sage, pas comme une image… Nous sommes sages, pas comme des images… Nous sommes sages comme des femmes qui se tiennent debout.
La veille, nous avons manifesté notre Sagesse, une Sagesse qui s’incarne dans nos corps, dans nos esprits, nos expériences, nos silences, nos plaisirs et nos complicités. Elle suppose la capacité de se libérer de nos peurs, d’emprunter, dans un esprit confiant, un chemin qui se trace petit à petit et nous permet d’accueillir le vrai, le beau, le bien. Ainsi se déploient nos ailes vers l’amour et la liberté.
Au cours de la matinée, en guise de conférence, une mise en lecture d’extraits de textes a été présentée et nous a orientées vers une Sagesse incarnée. Cette mise en lecture a été suivie d’un échange/discussion avec les participantes à partir de quelques questions.
Les participantes sont invitées à adopter une posture d’écoute et de recueillement pendant la lecture des textes, une posture de sage.
Première lecture
Extrait – Le Dieu qui libère – Figures de femmes libératrices dans la Bible d’Aïda Tambourgi[1]
La Sagesse n’est jamais acquise. Elle se laisse découvrir par les personnes qui la cherchent (Sg 6,12). Elle est l’ouvrière de toutes choses. Elle nous instruit (Sg 6,14). Elle enseigne tempérance et prudence, justice et courage (Sg 8,2). Avoir la Sagesse, c’est marcher dans le chemin de la justice (Prov 8,20). La justice et la Sagesse sont souvent accolées dans l’Ancien Testament. La bouche du juste produit la Sagesse. La multitude des Sages est le salut du monde (Sg 6,14).
Mais la Sagesse est souvent identifiée à l’Esprit : la ruah. Elle est un souffle de la puissance divine (Sg 7,25). Or, nous sommes le temple de la ruah. Elle s’incarne donc en nous, et comme féministes on ne peut que s’interroger sur son incarnation en nous à travers un corps qui a toujours été rejeté, méprisé, asservi ; un corps qui ne permettait d’aucune façon l’accès au salut. Ce n’est donc qu’en libérant nos corps que nous pourrons accueillir la Sagesse dans toute sa réalité et suivre son chemin. Faisons un rappel des servitudes que le corps des femmes a connues.
Deuxième lecture
Extraits– Les Fées ont soif de Denise Boucher[2].
Premier extrait – Prologue de l’autrice pour l’édition de sa pièce de théâtre
Depuis les genoux de mon enfance, le personnage de la sainte Vierge s’est promené dans mon corps et dans ma tête. La femme Marie me hantait. Où était-il possible de la rencontrer ? On l’avait affublée de tant de plâtres et de marbre et de glaives pour la sortir de la condition humaine. Toute une culture d’hommes célibataires avait projeté et transféré ses fantasmes de virginité sur la mère de Jésus et toutes les autres femmes. Une culture d’hommes qui n’a fabriqué qu’un seul archétype de référence aux femmes, celui de la vierge. Qu’elle soit mère ou putain. Les femmes ont été exilées de la jouissance de leur corps. Celles qui jouissaient quand même vivaient sur du temps emprunté et un honneur volé.
Et toute cette imagerie de vierge claque à plein dans tout[e] l’imagerie actuelle. Les mannequins sans corps et au visage effacé des magazines en sont toujours la preuve. Et la pornographie aussi qui est l’envers de, dans leur système binaire. La bonne et la mauvaise vierge continuent de marquer la réalité des femmes. « Elle » avait toujours voulu être une dame. Ne sachant pas que l’on pouvait être une femme.
Qui suis-je moi qui n’ai jamais été ?
Denise Boucher
Court silence
On se rappellera qu’il y a trois personnages dans Les fées ont soif : la statue de la Vierge-Mère, Marie la mère de famille et Madeleine la prostituée. Le deuxième extrait était du metteur en scène Luc Bastien qui explique que chacun des personnages est à la fois le concept d’une femme et de plusieurs. Ces personnages sont typés et des archétypes classiques [s] de la vierge.[3]
Court silence
Maintenant que la mise en scène est faite, laissons parler la statue…
On m’a donné un oiseau comme mari.
On m’a dérobé mon fils de siècle en siècle,
On lui a donné un père célibataire jaloux et éternel.
On m’a taillée dans le marbre et fait peser
De tout mon poids sur le serpent.
Je suis le grand alibi des manques de désirs.
On m’a donné un oiseau comme mari.
On m’a taillée dans le marbre et fait peser
De tout mon poids sur le serpent.
Silence
Personne ne brise mon image.
On me recommence sans cesse.
Qui dévisagera mon image ?
N’ai-je point quelque part une fille qui me
Délivrera ? Qui me déviergera ?
Court silence
LA STATUE[4]
Ils m’avaient inventée pour toucher la part de Dieu qui leur revenait.
Et pour ma part, j’ai un peu joué ce jeu. Puisqu’irresponsable dans ma culpabilité.
Cette angoisse excessive de jeter en même temps un enfant dans la
lumière et en même temps dans le noir. Puisque je lui avais donné la vie, on me disait aussi responsable de sa mort. On me rendait coupable de toutes les morts.
Que faisions-nous de mes amours entre les deux ?
Ah, cette maudite statue ! Je la fendrai ! Je l’éclaterai !
Sortez-moi de cette statue ! Que je m’en sorte !
Court silence
En finale, les derniers mots de la statue !
LA STATUE
Et me voici devant toi prête à t’aimer homme neuf
Prête à être aimée femme nouvelle
me voici charnelle et pleine de têtes.
Je ne suis pas qu’un Montréal vierge du dimanche matin.
Je ne suis pas qu’une campagne sans les vaches à tirer
je suis des sept jours de la semaine d’où me voici debout
et vivante devant toi pour rompre toutes les iniquités
je suis étendue sur ton tronc comme on jouit dans le bien de sa peau.
J’inscris chacun de mes signes sur toi
Je ne serai plus jamais nulle part en toi en
exil de moi parce que la chair de l’enfant m’érotise et
me flambe seins et cuisses
d’où me voici debout devant toi
debout dans la femme au poil de pubis
mouillé qui sort de la mer
ne me pornographise plus quand tu
trembles devant ta propre naissance
me voici devant toi debout
quand j’ai le poil du pubis mouillé
je tremble, moi aussi.
Imagine
Imagine que je fais une bien bonne vivante
Et imagine que je ferai aussi une bien mauvaise mourante
Imagine.
Troisième lecture – deux extraits de textes de Monique Dumais à deux voix
Première voix – Se donner naissance : une première ligne de force éthique contenue dans les discours féministes
Se donner naissance, ce serait pour les femmes se donner la possibilité d’exister avec tout leur potentiel, d’être capables de l’utiliser à son maximum, d’être reconnues positivement et à part égale avec les hommes. Le processus de mise au monde implique d’abord un rejet de tout complexe de culpabilité, d’infériorité. Les femmes devront ensuite se réapproprier la somme des énergies, la force de travail qui leur ont été aliénées pour servir l’autorité patriarcale. Pouvoir se définir soi-même, s’autodéterminer, devient un impératif pour parvenir à une égalité réelle entre les hommes et les femmes. Enfin, les femmes auront à s’inventer, à puiser généreusement dans leurs propres expériences pour laisser libre cours à de nouvelles façons de vivre, de s’exprimer, d’agir. Ce temps de création suppose beaucoup de courage et d’audace, pour ne pas se laisser arrêter par les inévitables temps de désert à traverser, les critiques de tous genres, les risques d’erreur. Hélène Cixous nous a fourni une captivante illustration de cette naissance à soi-même dans l’écriture.
Cette mise au monde de soi-même par soi-même, rejetant des définitions établies par d’autres, implique un changement de société. Chaque fois que nous évoquons la condition des femmes, nous devons tenir compte de la société globale dans laquelle nous vivons. L’acceptation entière des femmes et des hommes, sans recourir à des oppositions, à des hiérarchisations entre les qualités, les valeurs, les activités de chaque sexe, ne peut se réaliser que dans une société qui aura misé sur des bases égalitaires.[5]
Deuxième voix – Une éthique de la créativité dans quelques discours féministes
Cette éthique de la créativité fait-elle preuve de sagesse ou d’expertise ? Elle m’apparaît d’abord abondamment chargée de sagesse grâce au nouveau souffle qu’elle apporte avec la proposition du pouvoir actif des femmes, ainsi qu’avec l’affirmation de leur autodétermination comme l’effet principal de leur mise et appartenance au monde. Des effluves d’énergie viennent dynamiser la praxis des femmes et révolutionner la culture entrain de dépérir. Sagesse des femmes longtemps tenue captive, privée de toute diffusion et qui peut enfin se libérer et contribuer au bonheur de l’humanité.
Question d’expertise, oui, cette créativité a été longuement engendrée par des multitudes de femmes au cours des siècles. Elle a été nourrie de sang, des sueurs, des labeurs des travaux quotidiens, de longues veillées d’amour, de chants auprès des enfants, des époux, des amants, des inquiétudes et des angoisses, des colères qui grondent, de longues histoires racontées à elles-mêmes. Enfin elle se dit, elle s’écrit, elle agit, elle se répand.[6]
Nous devons donc travailler à libérer nos corps. La Sagesse qui s’incarne en nous nous pousse à poursuivre ce travail de libération non seulement sur le plan individuel, mais sur le plan collectif, en militant pour la justice, pour l’égalité de nos droits et en nous invitant à prendre notre place dans tous les domaines de la société.
Lecture à deux autres voix
Manifeste des femmes du Québec de l’an 2000 — Marche mondiale des femmes[7]
Ce Manifeste, écrit par Hélène Pedneault et dédiéà la mémoire de Léa Roback, a été lu par six comédiennes lors du rassemblement national, à Montréal, le 14 octobre 2000.
Lamarche mondiale des femmes est commencée depuis des millénaires. Nous venons de très loin et nous ne sommes pas encore arrivées à destination.
Il y a moins d’un siècle — un soupir dans l’histoire — les femmes n’avaient aucune identité : ni professionnelle, ni civile, ni politique, ni sociale.
Pourtant, dès le commencement de l’oppression des femmes, dès le commencement des civilisations, des femmes sont montées aux barricades, au nom de toutes les femmes. Elles ont cassé les cages, elles ont ouvert les portes.
De tout temps, des femmes ont parléà voix haute malgré les bâillons, des femmes ont écrit leur version du monde malgré les entraves, au nom de toutes les femmes.
De tout temps, des femmes ont eu du plaisir malgré les interdits.
De tout temps, nous avons eu la débrouillardise des opprimés. Nous n’avons jamais été muettes : on a ignoré notre parole. Mais rien ne nous arrêtait. Rien ne nous arrêtera.
De tout temps, nous avons exercé un contre-pouvoir, dissidentes et subversives.
Nous étions le petit peuple de l’ombre qui accomplissait sans relâche, avec un courage jamais reconnu, son exigeant travail de civilisation.
Nous savons aujourd’hui que ce petit peuple besogneux de femmes est un grand peuple.
Voyez le chemin que nous avons parcouru depuis moins d’un siècle. Voyez tout ce que nous avons gagné.
Voyez comme nous vivons aujourd’hui la tête haute, à voix haute, dans la lumière… […]
Pendant des siècles, contrairement à toutes les autres formes d’esclavage, la sous-condition des femmes n’a jamais scandalisé le monde entier parce que le rapport de domination d’un sexe sur l’autre était joliment enrobé dans l’amour, dans la reproduction de l’espèce et dans l’esprit de famille.
L’esclavage des femmes a été vaincu, en grande partie, mais le sexisme, la misogynie et le mépris continuent d’empoisonner la vie des femmes et entravent l’évolution de l’espèce humaine.
Sachez que l’esclavage est de retour, mais il n’ose plus porter son nom. Il s’appelle aujourd’hui néolibéralisme, mondialisation, sous-traitance, ouverture des marchés, capitalisme sauvage, performance, excellence, dérèglementation.
Sans leur demander leur avis, on compte sur les femmes pour gérer la pénurie, souvent fabriquée de toutes pièces, sur une planète où la pauvreté est le seul produit économique en croissance.
Le virage ambulatoire, les coupures dans les systèmes de santé, la désinstitutionnalisation et la montée de la droite affectent tout le monde, mais elles touchent beaucoup plus durement les femmes parce que leurs acquis sont récents et encore fragiles. […]
De tout temps, les femmes ont exigé des réformes sociales et la reconnaissance de leur égalité. Mais les changements ont été d’une extrême lenteur pendant des siècles parce qu’elles n’avaient même pas le droit de voter.
D’où cette interminable révolution, la plus pacifique peut-être, mais la plus longue de toute l’histoire de l’Humanité.
En fait, les femmes ont inventé la révolution pacifique permanente. C’est peut-être ça, la vraie révolution.
Nous faisons cette révolution comme des femmes. Le sang, nous préférons qu’il coule dans nos veines plutôt que sur les champs de bataille. […]
Chaque gain obtenu par les femmes a été arraché de haute lutte. Nul besoin de défaillir de gratitude. Nous exigeons simplement réparation pour la plus grande injustice jamais tolérée sur cette planète envers le plus grand nombre de personnes à la fois. C’est tout. Cette situation n’aurait jamais dû se produire.
Nous attendons de recevoir seulement ce qui nous est dû, avec des excuses pour le retard et des remerciements émus pour notre patience.
Mais nous n’avons plus de patience. Nous avons épuisé tout notre capital depuis longtemps.
La Terre des hommes est aussi la Terre des femmes, la Terre des enfants, la terre des exclus.
Nous savons qu’il faudra encore plusieurs décennies pour obtenir une véritable égalité. Mais la résistance augmente. Cette marche planétaire des femmes de 159 pays et territoires n’est pas un concours de beauté ou un spectacle médiatique. Les femmes, en l’an 2000 et pour la suite du monde, sont toutes des Miss Monde, des canons de beauté. Le monde est peut-êtreen désordre, mais il est à nous, en copropriété. […]
Toutes les actions et toutes les réflexions des femmes se complètent, s’additionnent et réparent doucement le visage du monde à petites touches patientes.
Nous voulons la paix. Nous voulons que chaque être humain puisse venir au monde, grandir, apprendre, aimer, vivre et mourir en toute dignité, en toute quiétude.
Nous voulons que les femmes cessent d’avoir peur, cessent d’être battues, violées ou tuées du seul fait qu’elles sont des femmes. Nous voyons aujourd’hui des femmes de 50 ans, de 60 ans, de 75 ans qui sont violées. Ne dites jamais que c’est du désir incontrôlable. C’est de la haine. Incontestablement.
Nous sommes obligées d’être solidaires pour affronter la résistance. Mais nous aimons être ensemble. Nous avons du plaisir àêtre ensemble. C’est le mode d’action des femmes. Nous avons la conscience aiguë que nous ne sommes pas seules sur cette Terre et que chacun de nos gestes a des conséquences sur tous et sur toutes. […]
Les femmes ont toujours su qu’aucune Charte des droits et libertés ne pouvait s’écrire et s’appliquer sans devoirs et responsabilités.
Ensemble, hommes et femmes, nous avons le devoir de regarder, le
devoir de sentir, le devoir d’écouter, le devoir de partager. […]
En améliorant la condition des femmes, on améliore le sort de tous. « La cause des femmes, c’est la cause des gens ». En neuf petits mots, cette phrase de Marie Cardinal résume tous les combats des femmes.
Nous sommes extrêmement ambitieuses. Nous [ne] voulons rien de moins que changer le cœur du monde.
Et ceux qui ne veulent pas nous aider parce qu’ils croient qu’ils ont quelque chose à y perdre, venez nous voir quand le travail sera terminé. La porte ne sera jamais fermée à quiconque a l’ambition de faire avancer l’Humanité tout entière.
Depuis 100 ans, nous avons marché dans la lumière des couleurs de Marcelle Ferron, de Betty Goodwin. Nous avons dansé avec Françoise Sullivan, Marie Chouinard, Margie Gillis. Nous avons écrit avec Gabrielle Roy, Simone de Beauvoir, Margaret Atwood, Benoîte Groult, Anne Hébert, Françoise Loranger, Marie Cardinal. Nous avons obtenu le droit de vote avec Idola Saint-Jean, Thérèse Casgrain, Marie Gérin-Lajoie. Nous avons fait de la politique avec Claire Kirkland-Casgrain, Lise Payette. Nous avons chanté avec Pauline Julien, Anne Sylvestre. Nous avons milité, manifesté dans les rues, crié des slogans, porté des pancartes, levé le poing et défendu les droits des femmes avec Juanita Westmoreland, Simonne Monet-Chartrand, Madeleine Parent, Marie Two-Axes, Léa Roback.
Nous dédions ce manifeste à toutes ces femmes et à ces milliers d’autres qui nous ont précédées.
À toutes ces femmes anonymes qui se sont battues pour faire éduquer leurs filles, qui leur ont transmis la fierté et la dignité d’être une femme.
À toutes les femmes qui vivent et se battent aujourd’hui. À toutes celles qui arrivent au monde et grandissent en ce moment, à toutes celles qui viendront après nous et continueront notre marche dans 20 ans, 30 ans, 40 ans, 50 ans.
Nous ne reviendrons jamais en arrière. Nous sommes inflexibles, inébranlables, immortelles et dorénavant incontrôlables. Notre révolution est irréversible. Qu’on se le tienne pour dit.
Je vous salue, toutes les Marie du monde
Pleines de grâces
Que toute l’énergie de la Terre soit avec vous
Et avec votre esprit
Pour la suite du monde
Ainsi soient-elles.
HÉLÈNE PEDNEAULT pour la Fédération des femmes du Québec.
Marche mondiale des femmes 14 octobre 2000
Ces quatre lectures nous interpellent.
- Aïda Tambourgie nous invite à libérer nos corps pour accueillir la Sagesse.
- Denise Boucher soutient qu’à travers la contrainte à la virginité, les femmes ont été exilées de la jouissance de leur corps ; sa pièce, récit des différents enfermements vécus par les femmes à travers les archétypes de la vierge, de la mère et de la putain, constitue une invitation à la libération de l’imaginaire.
- Monique Dumais rappelle l’importance de continuer de se donner naissance, d’exister et d’être reconnues à part égales avec l’autre moitié du monde. L’action des femmes amène une révolution, mais cette révolution a été nourrie par des multitudes de femmes à travers les âges. Aujourd’hui, l’information circule tout simplement plus vite.
- Hélène Pedneault, dans le Manifeste des femmes, rappelle que de tout temps les femmes ont pris la parole malgré les multiples bâillons. Si l’esclavage des femmes a été en grande partie vaincu, le sexisme et la misogynie continuent d’empoisonner nos vies. Il est urgent, dit-elle, de changer les codes, les règles, les relations, les jeux de pouvoir. Mais nous sommes ambitieuses, nous ne voulons rien de moins que changer le cœur du monde.
Au colloque, lors des ateliers, les femmes présentes ont identifié des formes et des lieux de Sagesse et d’anti-Sagesse et des lieux à investir pour qu’advienne une Sagesse incarnée. Aujourd’hui, c’est à vous, fidèles lectrices et lecteurs de cerner ces questions pour qu’advienne tout à fait individuellement et collectivement cette Sagesse incarnée.