Mon expérience du confinement

Mon expérience du confinement

Claire Le Blanc, Déborah

Quand le virus a commencé en Chine, je me suis dit : « J’espère que ça ne se rendra pas ici. »

Je me suis inquiétée lorsqu’il s’est retrouvé en France.

J’ai réalisé que c’était vraiment sérieux lorsque plusieurs personnes en mouraient.

Lorsque le gouvernement du Québec a parlé de confinement le 13 mars, qu’il fermait tout, j’ai compris que c’était grave.

Je reste chez moi, je me déplace pour aller à l’épicerie une fois par semaine et à la pharmacie une fois par mois.

Au début, j’ai trouvé cela difficile de ne plus avoir d’activités.

Tout était annulé : rendez-vous de toutes sortes, les rencontres et les activités hebdomadaires. C’était un vide.

Ce que je trouve difficile encore maintenant c’est de ne pas avoir de contact physique, de contact humain.

Cela m’a beaucoup attristée de ne pas avoir de célébrations durant les Jours saints et pas de Veillée pascale, pas de Pâques. J’en pleurais.

Les célébrations de la Parole sur Zoom organisées par ma paroisse ont mis un baume sur mon cœur. J’ai découvert des personnes formidables et dynamiques qui font partie de ma paroisse. Plusieurs personnes interviennent durant la célébration, en particulier les jeunes. Ils sont beaux à voir. Les célébrations sont vivantes. Je vais avoir de la difficulté à revenir aux messes de ma communauté de Saint-Pierre-Chanel.

À Saint-Pierre-Chanel, nous avons créé un comité de la pastorale de la bienveillance.

Ce petit groupe tient compte des personnes les plus fragilisées, celles qui n’ont pas d’ordinateur, qui vivent seules et ont besoin d’une oreille attentive.

Avec la pandémie, les gens vivent dans l’incertitude.

La population sait très peu sur ce virus et ne sait pas à quoi s’attendre.

Ce qui m’a le plus bouleversée : le grand nombre de personnes âgées dans les CHSLD qui mouraient seules sans que leurs proches les accompagnent. J’ai trouvé cela inhumain.

Il faut garder espoir, qu’on va réussir à s’en sortir.

Ma foi est restée forte et je sais que Dieu est là à travers cette épreuve, qu’il m’accompagne au quotidien.

J’ai senti le besoin de prendre plus de temps pour prier et de porter dans ma prière les personnes atteintes par le virus. J’ai prié particulièrement pour les femmes, les infirmières et les préposées aux bénéficiaires, car elles étaient là au risque de leur vie pour apporter aide et soutien aux personnes affectées par la COVID-19.

J’ai écrit aux femmes de mon groupe Déborah.

Je les porte dans ma prière.

Je suis active dans ma communauté de Saint-Pierre-Chanel.

J’ai trouvé du réconfort dans la prière, dans la Parole (textes de la messe du jour), dans les courriels que je recevais et dans les appels de mes sœurs et aussi auprès des personnes que j’appelais.

L’avenir est incertain.

Je ne sais pas à quoi m’attendre de ce que demain sera fait.

Je souhaite qu’il soit plus humain, plus respectueux de la Terre et des êtres humains.

Je souhaite que les promesses faites par le gouvernement se concrétisent, particulièrement auprès des personnes âgées.