J’étais là
J’étais en France du 8 au 15 janvier 1995. Si vous me demandez quelles sont les deux nouvelles qui m’ont frappée durant cette période, je vous répondrai sans hésiter: la guerre en Tchétchénie et la révocation de Monseigneur Jacques Caillot.
La guerre en Tchétchénie: une grosse machine puissante qui veut écraser un peuple fier qui a opté démocratiquement pour son indépendance.
La révocation de Mgr Caillot: la bureaucratie vaticane (une autre grosse machine…) a décidé de faire taire un prophète de notre temps, un évêque qui avait choisi de prendre l’évangile au sérieux et de se faire solidaire des marginalisés de son diocèse.
La sentence est lourde, mais ce qui m’a le plus émue c’est de voir la réaction des Français: celle des gens de son diocèse d’abord, scandalisés par la décision papale, et qui étaient tous au rendez-vous lors de la dernière messe de leur évêque. Et aussi la réaction des Français en général qui ont décidé de passer à l’action: le 15 janvier il y eut des manifestations devant les évêchés des plus grandes villes françaises. J’avais espéré être du nombre devant l’évêché de Nantes, mais hélas! j’étais ce jour-là dans l’avion qui me ramenait à Mirabel.
Une chose est sûre: Mgr Caillot continuera son travail, de façon différente bien sûr, mais il continuera. Il l’a dit, et il est de ceux qui ont comme priorité de faire advenir le Royaume, aujourd’hui.
Y.C.-Ghariani, Montréal