A propos des femmes et .•• de la théologie
Il n’est pas nécessaire d’être particulièrement astucieuse ou d’avoir des relations très étroites avec le monde de la théologie pour réaliser que celui-ci constitue un bastion privilégié du très vénérable savoir des hommes. Nous le savons pertinemment, la théologie a pratiquement été produite en exclusivité par des hommes et devrais-je dire pour des hommes. Depuis les débuts de l’Eglise, les femmes ont été écartées systématiquement de toute « intelligence » du discours théologique comme d’ailleurs de tout pouvoir ecclésial.
A l’intérieur d’une recherche comme féministes, nous devons inclure l’analyse du discours théologique dominant et voir en quoi il est oppresseur pour la « moitié du ciel ». Nous devrions pour les propos qui suivront dans les prochains numéros nous attarder aux différents éléments du discours théologique; morale, ecclésiologie, sacrements, Ecritures, doctrine, retiendront particulièrement notre attention. Nous essaierons, dans une même coulée de jeter les bases d’un discours théologique conçu par des femmes. Déjà nous sommes persuadées que nous avons comme femmes, une « autre parole » à dire en théologie.
Cette parole est-il nécessaire de le souligner appartient à toutes les femmes et .ne saurait avoir de sens si elle était le produit d’une nouvelle caste appelée les théologiennes. En effet, la théologie féministe, en plus de vouloir rompre avec le discours misogyne traditionnel, tient également à dépasser les divisions entre intellectuelles et intervenantes. Notre discours théologique naît de notre praxis de femmes en lutte pour un monde autre, un monde de liberté, de justice et d’égalité.
Paris Marie Andrée Roy