STATISTIQUES (L.D.)
Voir le site de la Fédération québécoise pour le planning des naissances (FQPN)
http://www.fqpn.qc.ca/contenu/avortement/statistiques.php
Marie-Thérèse LACOURSE, « L’avortement est-il devenu une méthode contraceptive? », In Québec 2002, Annuaire politique, économique, social et culturel, Montréal, Fides, 2001 [en ligne] http://books.google.ca/books?id=OeeEdzIGa40C&pg=PA118&lpg=PA118&dq=marie-th%C3%A9r%C3%A8se+lacourse,+l’avortement+est-il+devenu&source=bl&ots=x3w6yRmJQN&sig=UZ1ugIlivkUrCsokjdOzaiH_d7o&hl=fr&sa=X&ei=99kLUYX-LKiFywGXpICQBg&ved=0CC0Q6AEwAA
ASPECT JURIDIQUE (L.D.)
Louise LANGEVIN, « Entre la connaissance et la protection : la situation de l’embryon et du fœtus au Canada et au Québec », Revue internationale de droit comparé, vol. 56, no 1, 2004, p. 39-76
Disponible en ligne par la Revue internationale de droit comparé
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ridc_0035-3337_2004_num_56_1_19250
RÉPONSES À LA POSITION DE L’ÉGLISE (L.D.)
Éditorial de La vie en rose, « Le droit à la vie? », numéro de mars 1982. Disponible en ligne par le CDEACF http://bv.cdeacf.ca//CF_PDF/LVR/1982/05mars/82285.pdf
L’autre Parole, no 17, avril 1982 « La vie des femmes n’est pas un principe » outre sur le site de la collective L’autre Parole (www.lautreparole.org) ce texte est disponible à l’adresse suivante : http://www.cybersolidaires.org/histoire/docs/1981b.html
ASPECT LÉGISLATIF / OFFENSIVES ANTI-CHOIX (L.D.)
Lucie LEMONDE, « Les menaces au droit à l’avortement et l’autonomie des femmes enceintes », Les Cahiers de droit, vol. 50, no 3-4, sept-déc. 2009, p. 611-635.
Disponible en ligne à l’adresse suivante : http://www.erudit.org/revue/cd/2009/v50/n3-4/039335ar.html
ANALYSE ÉTHIQUE ET THÉOLOGIQUE
Beverly WILDUNG HARRISON, Our Right to Choose. Toward A New Ethic of Abortion, Boston, Beacon Press, 1983, 334 pages
Beverly Wildung Harrison, théologienne féministe, considérée aux États-Unis comme « la mère de l’éthique féministe chrétienne », a enseigné de 1967 à 1999 au Union Theological Seminary à New York. Son livre aborde, dans le débat toujours actuel sur l’interruption de grossesse, des aspects théologiques qui n’avaient pas encore été scrutés. Après avoir analysé les tendances de la théologie chrétienne selon les différentes confessions, Beverly W. Harrison s’oriente vers des perspectives théologiques de libération dans le choix de la procréation et de l’avortement. La thèse qu’elle soutient est que la liberté de reproduction des femmes est essentielle non seulement pour la vie des femmes aussi pour la force et l’intégrité de l’ordre social entier. (M.D.)
Louise MELANÇON, L’avortement dans une société pluraliste, Montréal, Éditions Paulines, 1993, 166 pages
Déjà 20 ans, que cette réflexion éthique sur l’épineux problème de l’avortement a paru et même si les statistiques ne sont pas à jour, le positionnement d’une réflexion éthique demeure des plus pertinents dans le débat actuel. Pour sortir de la polarisation, l’auteure aborde la question « à partir de nos valeurs et de nos représentations fondamentales concernant la transmission de la vie et la procréation humaine » (p. 8). Si la perspective est ouverte, Melançon indique qu’elle est une « femme engagée dans un mouvement féministe d’allégeance chrétienne, et théologienne de tradition catholique déjà impliquée dans un organisme d’aide aux femmes aux prises avec une grossesse non prévue » (p. 9). Après avoir cerné divers aspects pour une éthique de la procréation, elle s’attaque aux enjeux éthiques et théologiques de l’avortement pour arriver à un discernement lucide et responsable. Dans la conclusion citant Pierre de Locht, elle soulève une question qui selon moi n’a pas été assez reprise dans tous nos débats. Les femmes « n’acceptent plus qu’une grossesse leur soit imposée, qu’elles seules portent le poids de la “reproduction de l’espèce”, dans un monde où l’inégalité et l’injustice se nomment trop souvent au féminin » (p. 151) .(M.H.)
Ivone GEBARA, « The Abortion Debate in Brazil : A Report from an Eco-Feminist Philosopher and Theologian Under Siege », Journal of Feminist Studies in Religion, vol. 11, no 2 (automne 1995), p. 129-135.
L’auteure propose une perspective écoféministe de l’avortement qui replace la question dans un contexte social, politique et économique dans lequel vivent les femmes. D’un point de vue brésilien, elle remet en question la compréhension libérale de la liberté qui sous-tend le discours féministe sur l’avortement puisque cette conception ne peut s’arrimer à la réalité des femmes pauvres. En effet, les situations vécues par celles-ci ne permettent pas d’exercer une liberté de choix, qui plus est, pour ce qui est de l’avortement. I. Gebara affirme qu’interrompre volontairement une grossesse est une question de vie ou de mort. L’auteure critique les principes rigides de l’Église et les conceptions abstraites, idéalistes et déconnectées de la vie. Elle indique que les féministes brésiliennes écoféministes préfèrent offrir des réponses à leurs propres questions en affirmant que leur situation et leur expérience sont plus importantes et plus pertinentes que les idéologies sur l’avortement ou les théories patriarcales sur la vie. (D.C.)
Althea K. ALTON, « Staying Within an ‘Understanding Distance’ : One Feminist’s Scientific and Theological Reflections on Pregnancy and Abortion », dans Susan A. Martinelli-Fernandez et al,. Interdisciplinary Views on Abortion : Essays from Philosophical, Sociological, Anthropological, Political, Health and Other Perspectives, North Carolina, McFarland and Company, Inc. Publishers, 2009, p. 122-140.
La plupart des théologiennes féministes qui ont publié sur la question de l’avortement tentent par différentes voies de dépasser l’opposition entre les positions pro-vie et pro-choix. C’est également ce que cherche à accomplir Althea Alton dans cet article où elle fait dialoguer la science et la théologie. Elle appuie son travail sur une déconstruction critique du dualisme entre l’esprit et la matière, et entre la nature et la culture. Dans cette perspective, l’auteure propose comme cadre pour penser la question de l’avortement une théologie de l’incarnation/de l’incorporation (embodiment) ainsi qu’une « théologie de la création qui conçoit la vie à la fois comme pleinement incarnée et comme un continuum » (p. 122). [Traductions de l’anglais] (D.C.)
Louise MELANÇON, « L’avortement : la question éthique », dans Vingt ans après l’arrêt de la Cour suprême dans l’affaire Morgentaler, où en sommes-nous? Perspectives éthiques et sociales autour de l’IVG – colloque de l’INRS, 3 février 2010. Résumé consulté le 2013-09-25 : http://partenariat-familles.inrs-ucs.uquebec.ca/Publications.asp?rub=contrib3
Dans sa présentation, Louise Melançon rappelle que « [l]a question éthique au sujet de l’avortement se pose dans le contexte global de nos “nouveaux pouvoirs” sur la vie suite au développement scientifique et technologique, et aussi du “vouloir des femmes” concernant leurs maternités dans la mouvance des luttes des femmes pour obtenir le respect de leurs droits. L’éthique de l’avortement ne peut être centrée uniquement, et donc abstraitement, sur le fœtus : il s’agit d’une femme enceinte. Aussi lui revient-il de prendre la décision d’interrompre ou non sa grossesse ». L’auteure se réfère au concept de responsabilité de Hans Jonas. Les femmes sont des sujets, lors d’une grossesse non désirée, « elles ont à vivre une expérience morale exigeante, à savoir de décider d’interrompre une vie humaine qui commence, avec laquelle elles sont dans une relation tout à fait unique ». Ce sont elles qui exercent leur responsabilité. (M.H.)
ANALYSE POLITIQUE
Louise DESMARAIS, Mémoires d’une bataille inachevée – La lutte pour l’avortement au Québec 1970-1992, Montréal, Trait d’union, 1999, 441 pages.
Ouvrage majeur sur l’histoire des luttes des femmes pour l’avortement au Québec. L’auteure fait, non seulement œuvre de mémoire en rappelant les moments charnières, mais elle positionne « cet interminable conflit […] dans le champ de la redéfinition « [d]es rapports de pouvoir entre les hommes et les femmes au sein d’une société patriarcale » (p. 380). Les titres des chapitres sont un rappel des différentes étapes qu’a connues cette lutte. Il y a eu le cent ans du règne des broches à tricoter (1868-1968), puis ce fut le grand cri de ralliement : Québécoises Deboutte! (1970-1976). Ont suivi : Nous aurons les enfants que nous voulons! (1977-1982) et Maternité un choix – Avortement un droit! 1983-1987). Pour les années 1988-1992, c’est le célèbre Criminelle plus jamais! qui donne le ton. Dans la conclusion, elle aborde entre autres la question de l’accessibilité des services en matière d’interruption de grossesse partout au Québec comme condition sine qua non du libre choix en matière d’avortement.
À surveiller, la réédition revue et augmentée, qui devrait paraître fin 2013 ou début 2014. (M.H.)
CATHOLICS FOR CHOICE, The Truth about Catholics and Abortion, Washington, DC, Catholics for Choice, 2011, 12 p. Disponible sur Internet :
http://www.catholicsforchoice.org/documents/TruthaboutCatholicsandAbortion.pdf
Dans ce fascicule adressé au grand public, le groupe de la base Catholics for choice, situé à Washington, présente un énoncé sur le droit des femmes de choisir en matière d’avortement. En introduction, on nous dit que la politique antiavortement du Vatican a des effets désastreux sur la santé des femmes et en particulier sur celle des femmes pauvres. « Nous affirmons que la capacité morale et le droit humain de faire des choix à propos de l’éventualité et du moment de devenir enceinte ou d’interrompre une grossesse sont cautionnés par les enseignements de l’Église » (p. 3). Le texte comporte deux parties intitulées : « L’avortement et la prise de décision morale » et « Les enseignements de l’Église ne doivent pas être imposés ». Le document invite les catholiques à l’autonomie de la prise de décision en matière d’avortement et de santé reproductive. [Citations traduites de l’anglais] (D.C.)
Andrea DWORKIN, « L’avortement » chapitre 3 dans Les femmes de droite, Montréal, Les Éditions du remue-ménage, 2012, 265 pages, pages 77-109. Ouvrage traduit par Martin Dufresne et Michele Briand. Titre original : Right-Wing Women, 1983.
Dworkin est une essayiste américaine, théoricienne du féminisme radical et est particulièrement connue pour sa critique de la pornographie. Dans ce chapitre dont le titre est : L’avortement, l’auteure refait le parcours des mères à la maison aux filles libérées en passant par le mouvement hippie pour aller vers les femmes de gauche, les radicales. « C’est le coup de frein appliqué par la grossesse qui fit de l’avortement un enjeu stratégique prioritaire pour les hommes durant les années soixante […] » (p. 98) rappelle-t-elle. Et les femmes de gauche ont éventuellement compris que la révolution sexuelle servait principalement les hommes qui voulaient un accès rapide, facile, sans conséquence à la baise. Les femmes se sont alors retirées des luttes de gauche pour fonder le mouvement féministe. La redéfinition de l’avortement devant servir strictement les intérêts des femmes a donné comme résultats que la plupart des hommes se sont retirés de cette lutte. C’est sans grand moyen financier tant aux États-Unis qu’au Québec, comme le montre l’essai de Louise Desmarais cité plus haut, que cette lutte a été maintenue à bout de bras.
Autre problématique abordée dans ce chapitre, les liens entre le droit civil et le dogme religieux. « […] c’est en réglementant le sexe dans le mariage que la loi impose la subordination des femmes ordonnée par Dieu » (p. 83). (M.H.)
COLLECTIF, A Closer Look at Abortion Around The World, thème de la revue Conscience. The Newsjournal of Catholic Opinion, vol 34, no 1, 2013.
La revue catholique étatsunienne Conscience a déjà abordé plusieurs fois le thème de l’avortement. Elle le reprend dans son premier numéro de 2013 avec pour objectif de dresser un tableau mondial abordant les situations dans divers pays tels la Pologne, l’Irlande, l’Espagne, la Nouvelle-Zélande, la Russie, les États-Unis, l’Amérique latine et l’Angleterre. Presque partout souffle un vent conservateur, religieux ou politique, qui pousse soit au maintien ferme de l’interdiction de l’avortement soit à un recul du droit à y accéder. Dans certains pays, les autorités catholiques participent ouvertement à une lutte contre l’avortement, dans d’autres, elles se trouvent publiquement critiquées dans l’arène des discussions publiques. À propos de la Pologne, Anka Grzywacz écrit qu’aujourd’hui, « malgré un progrès immense dans plusieurs secteurs de la vie économique et sociale, les droits humains fondamentaux des femmes – comme le droit à la vie, à la santé et à la dignité – sont violés au nom de la protection de la vie » (p. 37). Sur le climat en Angleterre, Jennie Bristow opine que le « résultat probablement le plus important de l’évolution des discussions au cours des deux dernières années a été que les personnes qui se disent pro-choix se sont fait rappeler que l’accès à l’avortement ne peut pas être pris pour acquis » (p. 43). [Citations traduites de l’anglais] (D.C.)
TEXTES LITTÉRAIRES
Oriana FALLACI, Letter to a Child Never Born (Lettre à un enfant jamais né), New York, Washington Square Press, 1975, 128 pages.
Fallaci est une journaliste italienne qui prit le maquis contre Mussolini. Elle a fait de nombreuses entrevues de personnages célèbres et écrit des romans qui ont marqué l’époque. Elle dédicace ce livre aux femmes qui n’ont pas peur de douter, qui se posent des questions, sans répit et au prix même de souffrances et de mort, ainsi qu’à celles qui se pose le terrible dilemme de donner la vie ou de la refuser. Si certaines situations peuvent faire sourire aujourd’hui, le cheminement, les questionnements de l’héroïne, une professionnelle enceinte alors qu’elle n’est pas mariée, qu’elle a désiré l’homme, le père, mais sans vouloir faire de cet homme un compagnon de vie, sont toujours d’actualité. (M.H.)
Geneviève L. BLAIS, Empreintes, théâtre La Chapelle, Montréal, 23 avril au 5 mai 2013.
Sept femmes prennent la parole, sept femmes d’âges variés, sept femmes de situations fort différentes, sept femmes qui ont eu recours à l’avortement nous disent leur cheminement à nous chaque spectatrice, chaque spectateur. La décision finale était la leur, elles ont pris leur responsabilité, elles ont fait un choix à un moment précis de leur vie. Elles disent leur questionnement.
Ce collage-adaptation de Geneviève Blais s’est abreuvé aux écrits d’Annie Ernaux (L’événement) et des entrevues qu’elle a faites auprès d’une cinquantaine de femmes qui ont eu recours à un avortement dans le passé. Ce qui ressort, jamais une telle décision n’est prise à la légère, les femmes se questionnent avant, durant et après, longtemps après. On aimerait pouvoir relire ce texte.
Pour en connaître un peu plus sur la pièce, voir quelques photos, deux adresses :
http://www.montheatre.qc.ca/archives/07-lachapelle/2013/empreintes.html (M.H.)