BONNE FÊTE CLAIRE !

Marie-Andrée Roy – Vasthi

Cette année nous célébrons le 100ième anniversaire de la naissance de Claire D’Assise (1193-1253). Nous profitons de l’occasion pour saluer les Clarisses des différents monastères implantés au Québec et leur dire notre amitié.

Claire d’Assise représente une figure très inspirante pour les femmes d’aujourd’hui. Mais ses biographes l’ont souvent évoquée de manière édulcorée, la décrivant comme la belle jeune fille blonde, enthousiaste, vivant dans l’ombre de son ami François d’Assise. Je ne connais pas très bien Claire mais quelques indices m’amènent à penser qu’elle avait une personnalité forte, anticonformiste, qu’elle était une femme décidée, courageuse, autonome.

Cette jeune femme cultivée (plus instruite que son bon ami François) quitte sa famille en secret, en pleine nuit et va retrouver François. Sa soeur Agnès la rejoint quelques jours plus tard. Elle affronte alors la colère du clan familial. Douze chevaliers veulent enlever Agnès; ils n’y parviendront pas. Claire, d’origine noble fait preuve d’une étonnante liberté d’esprit: elle choisit de vivre radicalement la pauvreté, refuse toute propriété, rompant en cela avec les traditions monastiques du temps qui autorisaient la possession de terres et de bâtiments pour garantir la sécurité économique de la communauté. Première femme à rédiger une règle pour une communauté féminine, elle a dû faire preuve d’une ténacité incroyable pour parvenir à ses fins. Elle n’a pas hésité à tenir tête à l’autorité papale qui voulait lui imposer une règle de vie rédigée par des hommes. Elle aura finalement raison. Claire d’Assise est à l’origine d’un des grands courants qui a marqué la spiritualité occidentale. Elle a connu au cours de sa vie un grand rayonnement. De Bruges à Prague en passant par Reims, des milliers de femmes suivent ses traces, des communautés se forment sur le modèle de celle de Saint-Damien.

On peut mieux la connaître en lisant ses Écrits parus aux éditions du Cerf, dans la collection Sources chrétiennes, n° 325, en 1985.