Bouleversement, questionnement, prière

Jo Ann Lévesque, Vasthi

Le 18 mars 2020, journée où commence la série de mesures de protection de la population, j’étais la nouvelle propriétaire d’un magnifique condominium devant la rivière Gatineau, en face du Parlement canadien. Une grande joie assombrie par l’incertitude du devenir.

Une période qui me stabilise, qui m’amène à faire mes repas, à cuisiner. Je perds des kilos et je continue. Je change de mode de vie alimentaire.

Je regarde ce qui peut m’attendre en matière de soins. Notre gouvernement a marchandisé le soin des personnes âgées qui sont près de la fin de vie. Elles sont faibles et fragiles. Je m’approprie ma propre finitude quand je vois le personnel qui doit les faire manger. J’ai de la compassion.

J’ai terminé ma déclaration de revenus, un rapport que je n’aime pas faire annuellement. C’est fait, fini. Goodbye !

Je pense à l’avenir, à ce que sera notre planète à la suite de la mort de George Floyd, à ce qu’elle sera après les élections américaines, à ce qu’elle sera après la pandémie…

Je prie en lisant la Parole de Dieu, je me laisse irradier par elle. C’est tout nouveau dans ma vie. J’ai pris un jour la suggestion du pape François de consacrer cinq minutes quotidiennement à la Parole de Dieu. Une pratique journalière qui au départ était trop souvent faite à reculons alors que maintenant, c’est une quinzaine de minutes qui me permet de saisir comment cette Parole est radiante.

Je travaille également. Il faut sécuriser, encourager, collaborer, penser l’avenir de façon réaliste et constructive, donner de l’espoir et aider à le construire en mettant sur pied des initiatives structurantes. Je contribue à la rédaction de politiques, telle la politique sur l’équité, la diversité et l’inclusion.

Je prépare mon déménagement et je fais du ménage, dont le ménage de mes livres. Je jette le non nécessaire.

J’aime. J’ai de très bon∙ne∙s ami∙e∙s, je suis aimée. Je chemine tranquillement.