Colloque Virage 2000
Du 12 au 14 mai 2000, se tenait à Montréal le Colloque « Virage 2000, recherche d’alternatives libératrices ». Organisé par le Réseau Femmes et Ministères, le colloque était sous la présidence d’honneur de Madame Hélène Pelletier Baillargeon, écrivaine. Environ 250 personnes, dont quelques hommes, participaient à ce colloque qui s’inscrivait dans deux événements importants : La Marche mondiale des femmes et le Jubilé de l’an 2000. Le Colloque constituait une étape du Projet Virage 2000 dont le but est de « mobiliser des femmes engagées en Église afin de trouver avec elles des alternatives aux multiples discriminations dont elles sont l’objet ».
En marche depuis environ trois ans, le comité organisateur du Colloque était composé de Lise Baroni, Yvonne Bergeron, Pierrette Daviau, Céline Girard et Annine Parent. Les objectifs du Colloque visaient à « élaborer des stratégies de changement pour contrer les pratiques discriminatoires à l’égard des femmes en Église et jeter les bases d’une plate-forme d’action aux plans local, régional et national ».
Le vendredi soir, le Colloque s’ouvre avec le chant-thème « Artisanes de l’espérance » dont les paroles et la musique sont l’oeuvre de trois compositrices et interprètes de chez nous, les soeurs Diane, Denyse et Marie Marleau. Suit le discours de Madame Baillargeon qui, alliant le passé, le présent et l’avenir, démontre à la fois son engagement de longue date ainsi que son dynamisme et nous invite à la solidarité féminine dans la lutte pour « la libération des captives » dans l’Église.
Le samedi, une table ronde intitulée : « Quatre regards sur le vécu des femmes en Église » apporte aux participantes un éclairage et un enthousiasme nouveaux. Les quatre panélistes : Léa Cousineau, Françoise David, Patricia Peacock et Denise Veillette, venues d’horizons différents, proposent tour à tour des stratégies d’action propres à faire évoluer la situation des femmes engagées en Église. Les ateliers qui suivent ont comme tâches d’identifier des stratégies de changement aux plans local et national à partir de trois critères : être audacieuses et possibles, réalisables collectivement et applicables sur le terrain d’engagement des femmes. Sept thèmes sont proposés à cette fin : les alliances, les droits des femmes dans l’Église, la pauvreté, le pouvoir, la prise de parole, la spiritualité et la violence.
La synthèse de ces ateliers, présentée en plénière, a permis de dégager une stratégie d’action commune à déployer sur trois ans. Cette stratégie d’action doit aboutir à une prise de parole publique pour faire connaître la situation des femmes en Église. Pour y arriver, il importe de former un réseau de soutien à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église et d’identifier le degré d’adhésion ou de résistance qui existe dans ces milieux en rapport avec les revendications des femmes. La plate-forme d’action adoptée par l’assemblée peut se traduire de la façon suivante : d’ici trois ans, nous nous engageons à poser une action d’éclat, par exemple : un arrêt de travail de 24 heures, afin de rendre visible l’importance du travail des femmes en Église et leur détermination à être reconnues à part entière dans leur engagement.
En terminant, Madame Baillargeon s’est dit reconnaissante d’avoir participé à ce Colloque qu’elle a qualifié de précieux et a incité l’assemblée à rendre visible dans l’Église la figure féminine de Dieu.
MADELEINE LALIBERTE, MARIE GUYART