Dernièrement, en pensant à Monique, me sont venues à l’esprit ces paroles de Jésus : « Comprenne qui pourra ». (Mt 19,11) Je me disais que si Monique Dumais avait eu une devise (peut-être en avait-elle une, je n’en sais rien), cela aurait pu être la sienne.
Il me semble que Monique disait ce qu’elle avait à dire, faisait ce qu’elle avait à faire, et écrivait ce qu’elle avait à écrire, sans se soucier des qu’en-dira-t-on et des critiques.
Or, il y a quelques jours, j’ai lu un article qu’elle a écrit en 1985 et qui confirme un peu ce que je pensais :
Les femmes auront à s’inventer, à puiser généreusement dans leurs propres expériences pour laisser libre cours à de nouvelles façons de vivre, de s’exprimer, d’agir. Ce temps de création suppose beaucoup de courage et d’audace, pour ne pas se laisser arrêter par les inévitables temps de désert à traverser, les critiques de tous genres, les risques d’erreurs.1
Tous ceux et celles qui sont ici ce soir, tout comme les autres qui n’ont pu se joindre à nous, savent que Monique a eu ce courage et cette audace qu’elle présupposait au moment d’écrire cet article et qu’elle avait sûrement déjà expérimentés.
Nous sommes nombreux et surtout nombreuses à avoir compris, avec Monique Dumais, que les chemins de la « Bonne Nouvelle » (Bonne Nouv’ailes !) annoncés par Jésus — et que nous tentons d’actualiser depuis plus de 40 ans à L’autre Parole (40 ans de Marche et d’espérance2) — demandent souvent audace et courage pour affronter les critiques et les risques d’erreurs.
Mais, il n’est sûrement pas question que nous arrêtions nos tentatives de nouveaux chemins avec le décès de Monique. Au contraire, nous comptons bien continuer « en mémoire d’elle » à tracer de nouveaux chemins de libération pour tous et pour toutes.
Comprenne qui pourra !
Carmina Tremblay, Bonne Nouv’ailes