CRÉONS LA JUSTICE, RECONNAISSONS LES DIFFÉRENCES
Denise Nadeau, Phoebé
Le Saint-Laurent est un fleuve.
Il n’y a pas de mot pour fleuve en anglais.
On dit simplement river.
Le fleuve se jette dans l’océan,
la rivière se déverse dans le fleuve,
le ruisseau coule vers la rivière.
Le fleuve Saint-Laurent informe cette rencontre.
La diversité et les interrelations rendent
les écosystèmes vivants et florissants.
Les monocultures conduisent à la mort.
Une blessure infligée à un écosystème
affecte tous les écosystèmes qui l’entourent.
Les fleuves et les rivières que nous polluons
pour maintenir notre style de vie
apportent la maladie et la mort aux personnes
qui ont besoin de l’eau pour leur subsistance.
Une véritable diversité écologique
ne peut être restorée
que par la justice – que par la justice pour tous
les êtres vivants.
Ce n’est qu’en créant la justice que l’on pourra
reconnaître et vivre vraiment nos différences
avec dignité.
La domination fondée sur la race, la classe, la sexualité,
le genre, l’aptitude, la religion et la langue détruit la justice.
Le christianisme blanc, importé d’Europe, ma tradition,
a contribué à cette domination et il continue
de maintenir les divisions entre nous.
Cette rencontre est une invitation
à agir en vue de créer la justice
à l’intérieur de nos traditions, malgré nos traditions et à partir
de nos traditions,
une invitation à développer la solidarité à travers nos différences
dans quelque domaine de la justice que cela nous touche,
une invitation à explorer les différents courants du fleuve.
Cette rencontre est une invitation à entrer dans de nouvelles eaux,
à aller là où l’on peut se sentir inconfortable,
à pousser sa propre limite.
La solidarité est un don.
Dans cette aventure commune,
nous nous invitons nous-mêmes à la relation et à la responsabilité
les unes par rapport aux autres.
Nous nous invitons nous-mêmes
à accepter le don de l’autre dans une attitude de non-jugement
et de gratitude.
(Traduction libre par L’autre Parole)