Pierrette Daviau, Déborah
Que vivons-nous devant les changements climatiques extrêmes de cet été 2021 ? Nous assistons à des inondations, à des feux de forêt, à des ouragans, à des chaleurs dévastatrices et extrêmes un peu partout dans le monde et également au Canada.
Devant ces révoltes de notre Terre, nous expérimentons la peur de l’avenir, la tristesse pour les arbres abattus, les rivières polluées, les nombreuses espèces menacées, la crainte de perdre des trésors humanitaires.
La rage et la colère nous envahissent aussi devant toutes les dominations qui oppriment la nature, les femmes, les peuples colonisés, les Premières Nations et les populations marginalisées.
Les mouvements écologistes ont peine à se faire entendre par les gouvernements. Pour notre part, écoféministes, réveillons nos voix, ensemble, et de partout, pour mettre le vivant au cœur de nos actions, de nos façons de penser, de nos différences.
N’hésitons pas à dénoncer les violences, les oppressions, les causes des changements climatiques, le développement dévastateur de la nature, l’exploitation effrénée des richesses de nos sols.
À contre-courant de la pensée patriarcale dominatrice, comme écoféministes, revalorisons le corps, la nature, les émotions, le sacré, les femmes. Reconsidérons les savoirs opprimés, les expériences des femmes de partout dans le monde, du Sud comme du Nord, de l’Est comme de l’Ouest.
C’est urgent, ensemble construisons des utopies écoféministes, inventons un avenir désirable et vivable pour toutes et tous.
Oui, la domination des hommes sur la nature et sur les femmes a provoqué la crise environnementale. Le même système patriarcal entraîne l’appropriation des corps des femmes de même que celle des ressources du territoire, comme nous le rappellent nos frères et sœurs autochtones.
Cette même logique instaure et naturalise des rôles sociaux sexués, elle empêche l’autonomie des femmes. Elle réduit leur visibilité en discréditant leurs savoirs en matière de santé, de spiritualité, de soin du vivant.
Selon Françoise d’Eaubonne (première instigatrice de l’écoféminisme — 1974), la révolution féministe est jugée nécessaire à la révolution écologiste et on pourrait dire que le contraire est aussi essentiel.
Des personnalités féministes largement médiatisées s’en revendiquent.
Pensons entre autres à Rachel Carson, Vandana Shiva, Maria Mies, Laure Waridel, Ivone Gebara, Greta Thunberg, Wangari Maathai, Jane Goodall, etc.
Écoutons-les, soutenons-les, et surtout, suivons-les !
Quelques pistes positives à mettre en pratique :
- voir et apprécier la diversité plutôt que hiérarchiser les personnes ou les peuples ;
- discerner ce qui unit et rassemble plutôt que ce qui oppose et divise ;
- décoder les interactions tangibles plutôt qu’instaurer une communication à sens unique ;
- « prendre soin de » plutôt qu’utiliser, profiter ou exploiter ;
- restaurer plutôt qu’extraire, reproduire plutôt que détruire ;
- choisir la non-violence et la bienveillance dans nos relations et comportements ;
- construire ou créer des rituels féministes signifiants sans tomber dans le sectarisme ;
- développer et enrichir une spiritualité écologique sans en faire une religion ;
- transformer le « pouvoir-sur » en « pouvoir-du-dedans ».
REMETTRE LE VIVANT AU CŒUR DE NOS EXISTENCES
COMME NOUS L’INSPIRENT LES PEUPLES AUTOCHTONES !