En quête de respect
Toi qui offres ou qui vends ton corps
Par plaisir ou nécessité,
Si l’on pense que tu as tort,
Aveuglés par nos préjugés,
Qui sommes-nous pour te juger?
Toi qui tiens à vendre ton âme
Au travail pour ton intérêt,
Que cela provoque des drames
Dans des milieux bien ciblés!
Qui sommes-nous pour te juger?
Toi qui défonces des barrières
En faisant fi des « bien-pensants »,
Qui veut vivre à ta manière
Tout en t’affirmant comme « croyant »,
Qui sommes-nous pour te juger?
Toi qui choisis ta destinée
En ayant soif d’argent comptant,
Qui marches dans l’obscurité
A l’instar de chaque passant,
Qui sommes-nous pour te juger?
Toi qu’on viole ou qu’on abuse
Qui n’as connu que le mépris,
N’étant point capable de ruses
Pour échapper à cette vie,
Qui sommes-nous pour te juger?
Toi qu’on brutalise et qui souffres
Qui ne sais comment t’en sortir,
Pour contourner l’immense gouffre
Qui absorbe tous tes désirs,
Qui sommes-nous pour te juger?
Toi dont le corps est exploité
Qui as grandi dans la misère,
N’ayant jamais bénéficié
D’un amour loyal qui libère,
Qui sommes-nous pour te juger?
Dieu fit cadeau de son amour
À tous ses enfants bien aimés,
Et s’est réservé en retour
Le libre choix de les gracier.
Qui sommes-nous pour te juger?
Lors, d’une fête, son Fils dit :
En pointant la « prostituée»,
Dieu lui a tellement remis,
Qu’elle n’aspire qu’à aimer1
Qui sommes-nous pour te juger ?
Aïda Tambourgi, théologienne
1- Lc,7,47