Avant que le cours ne soit officiel en 2008, j’ai fait l’expérience de donner ce programme en quatrième et cinquième années du secondaire pendant deux ans dans une école en Gaspésie. Ce programme m’apparaît essentiel car le Québec se caractérise par un pluralisme culturel et religieux grandissant. Les cahiers de Martial Boucher Vivre dans la diverse cité (Montréal, Lidec, 2002) se situent selon cette orientation.
C’est en rassemblant les jeunes dans une même classe que l’on peut travailler à développer chez eux et chez elles une attitude de tolérance, d’ouverture, de respect et les ouvrir au vivre-ensemble dans la reconnaissance des autres et la poursuite du bien commun tant souhaité !
Ma préparation me venait des guides pédagogiques de Martial Boucher, de lectures et de documents audiovisuels sur les cinq grandes religions. Il existe aussi toute une bibliographie que l’on retrouve en librairie ou sur Internet.
Ce que j’ai aimé dans ce cours, c’est qu’il permet de garder une place à la religion dans les écoles publiques. Il donne une connaissance générale de la religion nécessaire pour comprendre notre culture et notre héritage tout en nous éclairant sur ce que devient notre société pluraliste.
Dans mon école, j’étais la seule enseignante à dispenser ce programme au secondaire. Les autres le faisaient au niveau primaire puisque la réforme était déjà amorcée depuis quelques années. Les élèves se sont montrés très ouverts et intéressés par les autres cultures, ce qui donnait lieu à de bons échanges. Par contre, les préjugés face aux autres cultures sont encore tenaces. C’est curieux que ce que l’on ne connaît pas puisse faire aussi peur !
Le plus difficile c’est que les programmes sont plus proches de ce qui se vit dans les grandes villes. Ici, en région, nous sommes peu confrontés à la cohabitation des cultures. Il faut être inventifs et avoir recours à une bonne documentation audiovisuelle pour montrer des exemples de la vie culturelle, des coutumes et de l’art de vivre des autres peuples.
Le programme d’éthique et de culture religieuse me semble un avancement pour le Québec, parce que le gouvernement aurait pu exclure toute information religieuse de l’école. Il n’est plus question de retourner en arrière. L’enseignement de la catéchèse et la formation chrétienne sont devenus une responsabilité des diocèses et des paroisses. Une nouvelle vitalité des communautés chrétiennes est en émergence.
J’ai bien apprécié enseigner ce programme parce qu’il offre une grande variété de réflexions sur le sens de la vie, de la mort, de l’environnement, etc. Nous pouvons aussi établir des liens avec d’autres matières telles que les arts, la musique, la géographie et l’histoire. Nous sommes encore dans nos débuts dans l’enseignement de ce programme, c’est un tournant dans l’Église et dans la société. Gardons notre espérance et l’Esprit fera son œuvre.