IL Y A EU LES ÉVÉNEMENTS DE POLY, IL Y AURA …
Monique Hamelin- Vasthi
II y a eu le choc devant l’horreur, puis le mal de l’âme avec le sentiment d’être glacée de l’intérieur.
Il y a eu une soif de savoir pour comprendre l’irréel, puis l’écoeurement devant la couverture médiatique qui a sombré dans un voyeurisme de bas étage.
Il y a eu cette vigile où, en allant se recueillir, on était réconfortée par la présence massive des autres.
Il y a eu ces corps exposés en chapelle ardente. Des choses difficiles à mettre en mots.
Il y a eu cette suite interminable de cercueils blancs, tous pareils. Ces photos de jeunes femmes, le sourire aux lèvres, et ces menus articles qui avaient signifié tant de choses pour elles. Et tout à coup, des dates: 1966-1989, 1967-1989 … Cela aurait pu être ma fille; pour d’autres, cela aurait pu être une soeur, une amie…
Il y a eu l’omniprésence des hommes d’Église aux funérailles collectives…
Il y a eu cette sortie de l’église Notre-Dame où chaque famille suivait majestueusement le corps de celle dont la vie avait été fauchée par un geste si absurde.
Il y a eu et il y a encore ce fait inéluctable et oh! combien de fois refusé, que ces morts sont survenues parce qu’une folie a pu se nourrir du refus millénaire de reconnaître aux femmes le droit à l’égalité en tout temps et en tout lieu.
Il y a ce besoin d’agir afin de changer la société dans laquelle nous évoluons pour que toutes et tous soient libres d’exercer les choix qui sont leurs.
Il y aura tout sauf l’oubli si nous allons au-delà des mots et questionnons non seulement les autres, mais autant ce que nous faisons nous-mêmes.
Il y aura un pas de fait si nous continuons à travailler pour qu’advienne de plein droit une parole de femme dans le champ du sacré. Le défi nous attend toutes.