Je m’en lave souvent les mains
Cinq poèmes masqués
Nancy Labonté, Bonne Nouv’ailes
Mascarade macabre
Personnes privées de liberté
Foyers de contamination qui se multiplient
Décompte des morts qui pointe du doigt
Des vulnérabilités et des inégalités touchées au cœur
Mascarade macabre
Mascarade ministérielle
L’art de voler la vedette
L’art de camoufler la vérité
L’art de s’excuser effrontément
L’art de contrôler la société civile
Mascarade ministérielle
Mascarade impérialiste
Grandes surfaces protégées et faillite des petits commerces locaux
Magasiner brise le confinement et nous expose honteusement
Au prix du mensonge, dépensons encore
Que tombent enfin les masques de la science dominante
Mascarade impérialiste
Mascarade intime
Ils m’ont nommée récalcitrante
Avec mon doute sur les consignes, j’ai embrassé, frôlé, etc.
Émergeant de son alcôve après le couvre-feu tacite[1]
Effrayée par la police
Mascarade intime
Mascarade virale
Coup monté par qui cherche à dominer
Démantèlement du tissu international
Qui vise qui ? Avec un virus patenté
Pour expérimenter en douce les scénarios de la fin du monde
Mascarade virale
[1] Écrit en juin 2020, ce poème préfigure « prophétiquement » le couvre-feu décrété en janvier 2021.