La communication non violente

La communication non violente

Johanne Carpentier, Groupe Bonne Nouv’ailes

La communication non violente ou CNV, est une méthode de communication qui repose sur une intention et une qualité de connexion avec soi et avec l’autre. Elle est parfois appelée : communication bienveillante ou communication consciente.

Elle a été créée dans les années 60-70 par le psychologue américain Marshall Rosenberg (1934- 2015).

Marshall Rosenberg disait concernant l’intention de la CNV : « Le but de la CNV n’est pas d’obtenir ce que nous voulons, mais d’obtenir un lien humain qui permettra à chacun∙e d’augmenter ses chances de vivre ce qu’il ou elle souhaite le plus 1».

Elle demande donc une expression honnête de soi ainsi qu’une écoute respectueuse de l’autre (ou empathie). Sans ces deux éléments, il est très difficile, quasi impossible, de pratiquer la CNV.

Cette façon de communiquer est constituée de 4 étapes qu’on appelle OSBD : Observation, Sentiment, Besoin, Demande.

Étape 1 : Observation; Savoir citer des faits sans y ajouter d’évaluation

Étape 2 : Sentiment; Identifier comment je me sens par rapport aux faits que j’observe

(sensation physique, émotions, sentiments,)

Étape 3 : Besoin ; Trouver le besoin qui se cache derrière le sentiment identifié. Étape 4 : Demande; Qu’est-ce que je peux concrètement me demander ou demander

à l’autre pour satisfaire mon besoin ou son besoin.

Nous avons l’habitude de penser que nos sentiments sont engendrés par les évènements ou par les actions d’autrui, en CNV on en fait une autre lecture. En effet, dans la pratique de la CNV nos sentiments proviennent essentiellement de nos besoins. Les besoins sont universels et essentiels à notre survie. Ils sont ce à quoi nous aspirons, ce que nous aimons et voulons vivre ! En CNV il y a 6 catégories de besoins : survie, relationnel, autonomie, expression de soi, intégrité et célébration. Selon Marshall Rosenberg, tout ce que l’on fait, c’est pour aller à la rencontre de nos besoins.

Derrière chaque sentiment se trouve un besoin satisfait ou non satisfait dépendant du sentiment ressenti.

  1. Si vous vous sentez seul, vous avez besoin de…compagnie, partage; si vous êtes joyeuse, c’est que vous avez satisfait un besoin (plaisir, détente, beauté, d’être en relation, )
  2. Si vous vous sentez énervé, vous avez besoin de…. Retrouver le calme
  3. Si vous êtes inquiet vous avez besoin…d’être rassuré quant à…

Parfois dans la relation nous avons tendance à rendre l’autre responsable de nos sentiments. Exemple; je me sens en colère parce que tu ne viens pas à notre rencontre. Cette affirmation laisse à penser que la personne est responsable de notre ressenti. Cette façon de communiquer coupe le lien et génère souvent le conflit. Dans cette méthode, il est important de prendre le temps de se connecter avec soi pour trouver et nommer le sentiment qui nous habite. Voici la même situation en utilisant le langage de la CNV : je suis fâchée (ou déçue) que tu ne viennes pas à notre rencontre parce que j’ai besoin de coopération et d’aide et si tu ne viens pas j’ai peur de me retrouver avec tout le travail!

Nous sommes responsables de trouver et d’identifier nos sentiments/besoins. On ne doit pas transférer cette responsabilité chez notre interlocutrice ou notre interlocuteur. Et vice versa, ne pas prendre la responsabilité des sentiments et besoins de l’autre, mais plutôt l’aider à les identifier (ce qu’on appelle en CNV faire preuve d’empathie). Est-ce que cela se peut que tu sois déçue de mon absence parce que tu as peur d’être surchargée par le travail? Est-ce que tu aimerais que nous partagions les tâches?

La pratique de la CNV peut nous paraitre lourde et laborieuse. Ce n’est pas une forme de communication à laquelle nous sommes habituées. Cela exige, en quelque sorte, d’apprendre une nouvelle langue; en premier il faut en avoir le goût, l’envie ! Après il faut beaucoup de travail, de persévérance et de pratique. C’est par petits pas qu’on y arrive !

Personnellement, la communication non violente m’est apparue comme une manière de mettre en pratique l’Évangile, d’aimer mon prochain, de pardonner à celui qui m’a offensée ! Gestes d’altruisme et de compassion dont j’étais la plupart du temps incapable malgré les enseignements, les prières et les rites religieux. Le fait de ne pouvoir y arriver activait en moi un sentiment d’échec et de culpabilité. La découverte et la pratique de la communication bienveillante m’offrent un mode d’emploi pour arriver à vivre pleinement l’amour agapè, ce à quoi j’aspire ! Et pour cela, j’ai énormément de gratitude envers ces fondateurs et praticiennes qui l’ont amenée dans ma vie

Ressources pour une communication non violente

Livres

Les mots sont des fenêtres ou des murs de Marshall Rosenberg (Éditions Jouvence) introduction à la communication non violente.

Petit cahier d’exercices de communication non violente d’Anne Van Stappen (Éditions Jouvence).

Les ressources insoupçonnées de la colère de Marshall Rosenberg.

Cessez d’être gentil soyez vrai. Thomas D’Ansembourg, Éditions de l’Homme.

Vidéos

La bienveillance est fondamentale. Vidéo de la Dr Catherine Gueguen, neuropédiatre. https://youtu.be/M1rBwiQ-wzY

YouTube les capsules vidéos d’îssa Padovani ou celles de Marshall Rosenberg

Formateurs certifiés du CNVC

Marcelle Bélanger, Robert Bouchard et Sylvie Chaloux du groupe Conscientia www.groupeconscientia.com

 

1 Voir : https://se-sentir-bien.com/cest-quoi-la-cnv-cest-quoi-la-communication-non-violente/