L’AUTRE GENÈSE
I
A l’origine était l’amour
et l’amour était Vie immanente.
De son éclatement
jaillit l’être humain: femme et homme il surgit;
Unicité de nature, dépendance de vie
Autonomie de chaque être.
À l’origine était l’harmonie:
Lien et non sujétion,
Égalité et responsabilité.
Puis vint le chaos…
II
A l’origine est l’amour
cette énergie créatrice
cette lumière jaillissante
qui anime des femmes,
des hommes libres
Mais cet amour
s’est obscurci
s’est détérioré
dans des relations de domination
entre les humains,
entre les hommes et les femmes.
Chaque lutte
pour recouvrer notre dignité de femme,
pour modeler notre identité,
pour déployer notre autonomie,
annonce une aube nouvelle
et ouvre un jardin tout rempli
d’arbres chargés des fruits de la plénitude.
III
À l’origine était I1 AMOUR tel un milieu NOURRICIER:
– profondeur des eaux fertiles,
– exubérante richesse du jardin,
– rondeur cosmique d’un sein fécondé
D’où germa la VIE
Et la vie humaine prit forme en femmes et en hommes
qui, par l’expérience de la séparation
accèdent au désir, à la liberté et à la responsabilité
Appelés à prendre soin les uns des autres,
ils sont soumis à des ténèbres, à des errances et à des échecs
D’où les déséquilibres
les oppositions
les rapports de force
les dominations: LE PÉCHÉ
À travers ces moments de chaos, les femmes et les hommes
poursuivent leur recherche incessante
de plénitude, de communion, d’unité
par les combats de la justice
par les alliances de paix,
par les gestes de charité
par la force de la solidarité.
Marqués au sceau de l’AMOUR NOURRICIER,
les femmes et les hommes, en continuant
l’oeuvre de création, contribuent à
l’avènement des RETROUVAILLES PROMISES
autour de la Table du Festin
IV
A l’origine était l’Amour
et de ses rondeurs plantureuses
jaillit la Vie, femmes et hommes.
La terre était belle de ses prairies verdoyantes,
des marées ondoyantes.
Les fruits et les légumes aux couleurs rutilantes
offrent à leur bouche le plaisir des saveurs.
Le soleil dore la peau et les amoureux parlent à la lune.
Les lionnes superbes se couchent près des gazelles endormies.
L’aigle mange avec l’agneau.
La création exhale des parfums odoriférants de rose,
de lilas, d’oranger et de romarin.
Toutes ces choses sont belles et bonnes,
offertes à leur contemplation.
Et la routine s’installa…
Ce fut la longue litanie des sept jours de la semaine:
le lundi, le lavage; le mardi, le repassage; le mercredi, le reprisage; le jeudi, le ménage; le vendredi, le magasinage; le samedi, le popottage; le dimanche, le priage!
L’instinct de propriétaire prit le dessus: on commença à clôturer les jardins et à vouloir contrôler son voisin.
Les hommes voulaient contrôler le ventre de leur compagne pour les réduire au rang de vierge ou de putain.
Et la terre, qui était belle, prit des allures MORTIFÈRES.
Le souffle de Vie sourd des profondeurs des entrailles des femmes et LA PAROLE se fait libération. En se donnant la main, elles s’affranchissent du désordre patriarcal et se tiennent
Déboutes!