LES FEMMES ONT JOUÉ UN RÔLE ACTIF AU SEIN DE LA RÉFORME
Une femme nommée Marie Dentière (d’Ennetière) et ayant vécu à Tournai, puis en Suisse de 1495 à 1561 a été une des premières religieuses à quitter l’état de vie religieuse et à joindre la Réforme. On la retrouve à Genève avant même l’arrivée de Calvin où elle écrit et édite des textes de propagande religieuse en collaboration avec son mari, un ancien curé, Simon Froment. Cette femme qui entretient une correspondance avec Marguerite de Navarre, soeur de François I », plaide en faveur du libre arbitre et réclame de mettre un ternie à la persécution des réformés. Figure méconnue des lettres françaises, Marie Dentière tient un discours dont la teneur théologique est non négligeable. Sortie des marges sombres où l’histoire l’avait reléguée jusqu’à maintenant, elle apparaît, selon Diane Desrosiers-Bonin, professeure au Département de langue et littérature française de l’Université McGill, comme une femme libre voire révolutionnaire. Non seulement incite-t-elle les nonnes à quitter leurs cloîtres mais elle s’emploie aussi à commenter publiquement les textes bibliques. Elle ose affirmer une pensée propre et prendre la parole sur la place publique. Elle a publié Guerre et Deslivrance de la ville de Genève en 1536, Epistre à Marguerite de Navarre en 1539 et une préface du Sermon sur la modestie des femmes de Calvin.
Agathe Lafortune