Lettre de Bibiane Beauregard
Sherbooke,
le 19 avril 1976
Bonjour Monique,
Je suis très emballée par ton projet d’établir un lien entre toutes nous autres qui œuvrons dans le domaine si vaste et si merveilleux qu’est la théologie. Je te promets de sonder le terrain et je te ferais avoir ce qui se fait ici, à Sherbrooke…
A la faculté de théologie, nous sommes en train de discuter du choix et du contenu des cours à la maîtrise. Et j’ai constaté qu’il n’est pas prévu au programme un cours qui répondrait d’une façon directe aux objectifs de mon projet de recherche. De ce fait, j’ai l’intention de proposer à l’équipe un cours (là-dessus, je te suis bien reconnaissante pour ton initiative) qui serait offert spécialement aux étudiantes en théologie, (niveau bacc et maîtrise) vu l’ampleur… que pourrait prendre une faculté de théologie qui offrirait aux femmes la possibilité d’entrer dans ses murs par la grande porte. Bien sûr, ce cours serait donné par une théologienne. Mais laquelle? Peut-être qu’elles sont plutôt rares. Quant à moi, j’insisterai pour que mon mémoire soit «parrainé» par une théologienne, c’est bien logique.
Non pas que je veuille copier ton syllabus de cours sur «la situation de la femme dans l’Église et la société», mais j’aimerais quand même en prendre connaissance afin de me faire un idée plus juste de ce que peut être le contenu d’un tel cours. J’ai besoin d’une inspiration tangible… de savoir par exemple si ce sont les étudiantes elles-mêmes qui préparent les exposés, si les exposés ont la forme de dossiers…
Je te remercie à l’avance de me permettre de franchir quelques pas importants dans ma future carrière.
Au revoir,
Bibiane Beauregard