Liminaire
Nous en sommes au tome 2 de la trilogie intitulée : Variations féministes autour de la COVID-19. À vous de découvrir, lectrices et lecteurs, comment les membres de L’autre Parole sont à l’image de la société québécoise. Ces femmes sont aussi fidèles aux trois axes autour desquels s’articulent nos réflexions et nos actions depuis 1976 — la collective, le christianisme et le féminisme et tout cela, même en temps de pandémie !
Rapidement après le premier confinement déclaré en mars 2020, certaines d’entre nous ont pensé réunir les membres virtuellement afin de partager une parole sur la pandémie. Trois rencontres ont eu lieu entre juin et août 2020. Ce Liminaire est écrit en février 2021 alors que le gouvernement québécois annonce certains assouplissements au regard du deuxième confinement. L’usure est là. Les statistiques sur le nombre de malades ou de décès ont pris figures humaines pour quelques-unes d’entrenous.
Au départ, fin 2019 et début 2020, l’épidémie du coronavirus sévissait ailleurs. L’empathie était là, mais nous n’imaginions pas ce qui allait suivre, même si dans des histoires familiales des bribes de la pandémie de 1918-1920 nous sont connues. Puis en mars 2020, les autorités gouvernementales québécoises ordonnent un confinement, l’épidémie était devenue une pandémie. Nous observions chez les membres de la collective tous les types de comportements répertoriés dans la population : anxiété, sidération, catatonie, fébrilité, activisme. Certaines refusaient d’aborder le sujet de la pandémie, d’autres invoquaient qu’il était trop tôt pour commencer les analyses, enfin, quelques-unes plaidaient pour des rencontres virtuelles, trouvant vitale une prise de parole collective sur le confinement. Ce qui fut fait. Il semble également que nous avions beaucoup à dire sur la pandémie, le dossier sera publié en trois tomes !
Dans le Tome 1, Mouvements, intériorité, espoirs, vous retrouverez des Témoignages et des Poèmes et prières pour un temps de pandémie (voir L’autre Parole, numéro 154, Hiver 2021).
La collective a continué à vivre la sororité et la solidarité tout en plongeant dans ses racines chrétiennes. Le virtuel n’a pas de frontières. Rapidement, des membres de partout au Québec ont pu se réunir, quelques alliées se sont ajoutées et une conférencière principale venait du Brésil, Ivone Gebara, dont la parole forte de théologienne féministe résonne au Québec depuis longtemps.
Le Tome 2, dont le titre est Trois théologiennes : leur vision, ce sont quatre textes qui abordent entre autres les questions : quelles éthiques, quelles relectures chrétiennes, quelles critiques de la religion et quelles spiritualités en temps de pandémie.
Ce tome comprend également deux recensions : l’une sur un numéro de 2019 de Nouvelles Questions Féministes — « Féminismes religieux — Spiritualités féministes » et l’autre fait revivre le documentaire Femme(s).
Un troisième tome des Variations féministes autour de la COVID-19 abordera les questions de santé, travail et économie, et s’intitulera :Constats et rêves pour demain.
Parmi les points positifs qui sortiront des analyses post-pandémie, nous pouvons déjà noter un passage rapide vers les technologies reliées aux communications. Ce qui amène une plus grande participation des membres, notamment par celles qui leur résistaient, celles hors des grands centres urbains et nos alliées à travers le monde.
Notre espérance, quand viendra le moment du grand bilan, est de pouvoir ajouter que les soins aux personnes, le care des aîné∙e∙s, soit enfin reconnu à sa juste valeur tout comme l’importance de l’éducation, deux secteurs ayant une prédominance de femmes en ses rangs.
Bonne lecture, courage et santé pour ce temps de pandémie !
Monique Hamelin pour le comité de rédaction