MAINS DE FEMME
Assise
Sur un banc de l’église
J’attends.
Le travail humain
Se transforme en élément divin.
Le pain…
Pétri, peut-être, par les mains d’une femme.
Le vin…
Des femmes, peut-être, ont travaillé à la vigne.
Mais quand l’Humain
Devient Divin
Les mains de la femme sont taboues!
« Vous ne toucherez pas au Divin! »
Le Divin est devenu Humain,
D’une femme, il a pénétré le sein.
(Aucune place pour le patriarcat!)
Telle une goutte de rosée cristalline
Sur laquelle se referment pétales de velours,
La semence a fait son nid
Dans une matrice de femme.
« Vous ne toucherez pas au Divin! »
Les mains de la mère ont tenu l’enfant.
Elles l’ont apaisé, réconforté,
Enveloppé de sécurité.
Leur présence toujours aussi certaine
Que la promesse de l’aube
Dans le soleil couchant.
« Vous ne toucherez pas au Divin! »
Le corps meurtri
Descendu de la croix…
Les mains êtes femmes, délicatement
Accomplissent les rites de sépulture.
Le pourpre du sang, sans aucun doute,
Rougeoit ces mains.
Des mains de femmes –
Des mains qui soignent.
« Vous ne toucherez pas au Divin! »
Assise
Sur un banc de l’église,
J’attends.
Ranjini Rebera
In God’s Image
Décembre 1986, p. 38
Traduction: Rita Hazel