MES EXPERIENCES FEMINISTES AU MEXIQUE
Monique Dumais
Au début de mars, j’ai eu la chance de me rendre au Mexique. J’ai été chaleureusement accueillie par Graciela Hierro, que j’avais rencontrée en juillet dernier à une session féministe à Grailville, Ohio. Graciela enseigne la philosophie à l’Université de Mexico; elle a fondé un groupe de philosophes féministes, Asociacion Filosofica Feminista.
Ma première découverte a été d’apprendre que la première féministe en Amérique est Soeur Juana Inès de la Cruz (1651-1695). Elle est admirée pour son oeuvre importante en prose et en poésie, et pour ses vastes connaissances intellectuelles: elle aurait eu k 000 volumes, un chevalet et des toiles, des instruments scientifiques, dans sa cellule, sans doute très grande. Elle apparaît comme le symbole de la dignité de la femme de la Nouvelle-Espagne en montrant le rôle que la femme pouvait et devait remplir dans une société donnée.
J’ai aussi fêté le 8 mars avec les Mexicaines et j’ai senti l’ardeur de leurs recherches et de leurs activités. Graciela avait organisé une célébration avec ses collègues philosophes et ses amies et elle m’a invitée à parler de mon évolution féministe et de L’autre Parole. Au Mexique, il ne semble pas qu’il existe des groupes féministes chrétiens.
Du côté des publications, j’ai rapporté quelques copies de la revue FEM, une publication féministe mexicaine (Av. Mexico No 76-1. Col Progreso Tizapan, Mexico, 20, D.F.) – le numéro d’août 1981 – janvier 1982 a été consacré à la femme et l’Eglise. Une collection
de livres sur « Femme et développement » m’a aussi particulièrement intéressée; trois volumes sont actuellement publiés dans cette collection.
Mon séjour de douze jours au Mexique m’a aussi permis d’observer qu’il y a plusieurs classes de femmes au Mexique: de la fillette qui quête pour des soins médicaux, de la femme indienne qui brode pour quelques pesos ces belles robes mexicaines, à la femme la plus riche de Mexico.