Oser l’espérance Une décennie de solidarité, ça se fête !
Six cent cinquante femmes se sont rassemblées, du 26 au 30 août 1998, à Guelph, en Ontario, pour célébrer la décennie oecuménique des femmes sous le thème : « Oser l’espérance/Daring hope ». Les participantes — seulement une vingtaine d’hommes étaient présents, même s’ils avaient été impliqués dans cette décennie — venaient de tous les coins du Canada, représentant les Églises chrétiennes ainsi que différentes religions. De fait, les femmes ontariennes de langue anglaise, de l’Église Unie du Canada, étaient largement présentes. De plus, vingt-cinq femmes, parmi nos invitées, provenaient de l’étranger.
Il y a dix ans, le Conseil oecuménique des Églises lançait un défi aux Églises avec la question : « Qui nous roulera la pierre ? » La Décennie oecuménique des Églises solidaires des femmes dans l’Église et dans la société mettait l’accent sur les pierres ou les obstacles qui empêchent la pleine participation des femmes partout dans le monde. Les buts de la décennie étaient : 1. Donner du pouvoir aux femmes afin de les aider à remettre en question les structures d’oppression dans le monde, dans leur pays et dans leur Église. 2. Valoriser — par le partage au niveau de la direction et de la prise de décision, de la théologie et de la spiritualité — les contributions décisives des femmes dans les Églises et dans les collectivités. 3. Donner de la visibilité aux perspectives et aux actions des femmes dans le contexte du travail et des luttes en faveur de la justice, de la paix et de l’intégrité de la création. 4. Rendre les Églises capables de se libérer du racisme, du sexisme et du classicisme. 5. Encourager les Églises à agir en solidarité avec les femmes.
Pendant quatre jours, les femmes ont vécu, en grande assemblée, des liturgies généreusement élaborées. Elles ont réfléchi à partir d’analyses théologiques et ont travaillé en tables rondes et en ateliers. Ces derniers, très diversifiés, allaient des jeux thérapeutiques par le masque jusqu’à l’analyse critique de la mondialisation.
Personnellement, j’ai dirigé, pendant trois jours, un atelier de réécriture de textes bibliques où il s’agissait d’inscrire, dans la Parole de Dieu, nos expériences de femmes. Après un exposé théorique, inspiré de la tradition de L’autre Parole, et couvrant les trois questions : pourquoi réécrire ? quoi réécrire ? comment réécrire ? Les participantes se sont mises à l’oeuvre et les résultats ont été fort encourageants.
La célébration finale, avec musique, peintures, danses, a été un événement haut en couleurs. La prise de parole par l’assemblée y a été grandement favorisée par la répartition des participantes, par groupe de dix, autour des tables. La fête a été si magnifique qu’il m’est impossible d’en rendre compte équitablement dans tous ses aspects.
Un grand festival a couronné le tout.
La collective L’autre Parole a été impliquée dans cet événement par quelques-unes de ses membres : Nusia Matura, qui faisait partie du comité de liturgie, veillait hardiment à une participation francophone de grande qualité. Denise Couture, qui se retrouvait parmi les quatre analystes théologiennes, a livré des propos fort pertinents avec sa verve pleine d’humour et de sagesse. Les trois soeurs Marleau : Denyse, Diane et Marie, qui avaient composé deux chants inspirés de la thématique et avaient animé la partie francophone de la liturgie, ont contribué à la beauté musicale de l’événement. Elles étaient aussi au nombre des artistes invitées pour le Festival du dimanche. Enfin Marie-Josée Riendeau et Mélany Bisson ont assuré une présence accueillante au kiosque publicitaire de L’autre Parole.
Osons l’espérance, oui, pour que d’autres événements, de l’envergure de cette célébration de Guelph, fassent plus de vagues dans l’Église catholique et dans la société.
Monique Dumais, HOULDA