Peuple de Dieu en Synode parallèle

Peuple de Dieu en Synode parallèle

À Rome, ce jeudi 4 octobre 2001, une impressionnante délégation est présente au rendez-vous à la Facoltà Valdese di Teologia (Université protestante de théologie située à 15 minutes de marche du Vatican). Impressionnante car 27 pays de quatre continents y sont représentés par 78 chrétiennes et chrétiens (1) qui, délégués par leurs groupes d’appartenance religieuse, viennent participer au “ Synode du Peuple de Dieu ” (SOPOG) appelé de façon caricaturale “ Synode du Peuple de l’ombre ”. Tenu du 4 au 7 octobre, ce rassemblement entend donner suite aux Lineamenta qui invitaient les Églises catholiques locales à fournir leurs apports au Synode des évêques, prévu du 30 septembre au 27 octobre 2001, sur le rôle et la mission des évêques dans l’Église et le monde d’aujourd’hui.

            Dans le présent article , faute d’espace, nous nous arrêterons seulement au contenu réflexif de l’événement . De sa dimension liturgique , nous tenons cependant à souligner à la fois le caractère festif et l’expression d’une créativité alimentée par la vie des personnes déléguées et par la foi en la présence du Ressuscité.

1.         Une démarche éloquente

            Parce qu’il se veut un “ événement mondial ”, le Synode du Peuple de Dieu est mis en route dès le mois de mars 2001 par des invitations adressées aux groupes et aux réseaux connus (2). Particulièrement soutenu par le Réseau “ Église en liberté ” et le mouvement international “ Nous sommes Église ”, il est annoncé aux médias le 16 mai 2001. Publié en sept langues (anglais, espagnol, italien, français, allemand, portugais, catalan), le communiqué de presse passe par un large éventail de canaux afin de favoriser l’implication du plus grand nombre de groupes et de réseaux.

            Qui plus est, le Comité organisateur mis sur pied en mars 2001 bâtit un site web pour faire connaître la bonne nouvelle du Synode, rendre compte de la progression de la démarche et stimuler la participation.  À cet effet, quelques questions formulées sur internet (au sujet du rôle et de la mission de l’évêque) invitent les membres de l’Église à répondre, à discuter entre eux et avec les évêques. Il devient alors possible de prendre part au Synode de quatre façons : joindre le nom de son groupe à la liste des supporteurs, entrer dans le processus de discussion via internet, envoyer à Rome des personnes comme déléguées de groupes ou d’organismes, soutenir le Synode par des actions ou des activités dans son milieu, sa région, son pays. Le comité organisateur s’engage à transmettre au Synode des évêques l’ensemble des contributions qui parviendront avant le 15 août 2001.Or nous savons que plus de 400 groupes et réseaux catholiques ont accordé leur appui au Synode du Peuple de Dieu.

            Quant au rassemblement à Rome, nous pouvons choisir le mode de participation qui nous convient, soit comme auditeur ou auditrice (prendre part aux échanges et autres activités dont celle de voter), soit comme aide (assurer la traduction, travailler avec l’équipe médiatique…), soit encore comme voix (présenter une communication comme personne déléguée). Et c’est dans ce cadre d’intervention que se déroule l’Assemblée synodale. Après avoir entendu le rapport-synthèse des réponses reçues par internet, 26 participantes et participants livrent leur communication à l’ensemble du groupe. À partir de ce riche contenu, alternent ateliers et plénières afin d’en arriver à produire une Déclaration finale qui sera portée, le 7 octobre, au Cardinal Jan Schotte, secrétaire général du Synode des évêques (3 ).

2.         Des objectifs d’envergure

            Si le but du Synode consiste à prier et à réfléchir sur le rôle et la mission de l’évêque dans l’Église de notre temps (4), les objectifs pour l’atteindre ne manquent pas d’ampleur. Tout d’abord les participantes et les participants demandent des changements structurels tenant compte des nouveaux discours théologiques et assurant aux membres de l’Église d’avoir part aux responsabilités ecclésiales. “ On espère que le Synode parallèle lancera pour l’Église catholique un appel à des réformes substantielles qui tiendront compte des réflexions théologiques les plus récentes ”, dira Christian Weisner, porte-parole du Synode, en conférence de presse (5). Quant à Valérie Stroud, secrétaire générale du Synode, elle déclare :

“ Des études portant sur les opinions de catholiques et menées dans des endroits aussi disséminés que l’Irlande, l’Italie, le Mexique, les Philippines et les États-Unis montrent nettement un mécontentement croissant face au style de gouvernement de l’Église telle que nous le connaissons. Le message que nous adressons aux évêques est net : il faut que quelque chose change dans notre Église et nous voulons travailler avec vous à ce changement ” (6).

            Un deuxième objectif vise à établir un nouvel équilibre entre les Églises locales et le Vatican : une clarification des rôles, une réaffirmation de la collégialité, un “ élargissement substantiel des compétences  des Conférences épiscopales régionales ” (7). C’est aussi en référence à cet équilibre que Elfriede Harth, porte-parole du Mouvement international “ We are Church ”, affirme :

“ Il faut que la hiérarchie adopte pour son type de gouvernement une structure plus inclusive, si elle veut à nouveau gagner la confiance et le respect de tant de catholiques qui, hommes et femmes, se sentent mis à l’écart par les décisions prises en haut lieu par un gouvernement de l’Église qui ne cesse de commettre une erreur en négligeant les réalités étrangères à la hiérarchie ecclésiale ” (8).

            Quant au troisième objectif, il concerne la communication : entrer en dialogue avec les évêques. Posant un geste concret à cet effet, Valérie Stroud et Christian Weisner adressent une lettre d’invitation au Pape, au Secrétaire général, aux Présidents et au Relationniste  du Synode des évêques : “ Nous attendons votre visite ”, insistent-ils. Aucune réponse ne nous est parvenue.

3.         Des thèmes à privilégier

            Affirmons d’entrée de jeu qu’un climat d’accueil, d’ouverture et de respect mutuel favorise chez les participantes et les participants la liberté d’expression et la franchise du discours. Parmi les thèmes abordés, certains reviennent plus souvent et constituent le contenu de la Déclaration. Voici les principaux

* La paix et la justice. L’insistance porte ici sur le rôle des leaders de l’Église auprès des chefs des États (invitation à chercher la justice dans la non-violence…), sur la suppression de toutes les formes de violence dans l’Église (pauvreté, discrimination, exclusion…) et sur la promotion d’une culture de la vie dans le contexte actuel (par.2) (9).

* La personne et le rôle des évêques. Tout en rappelant l’importance des qualités humaines des évêques, les membres insistent sur l’exigence de proximité à l’endroit de leur peuple (10), sur la dimension prophétique de leur engagement (par.9), sur les conséquences négatives du contrôle des Conférences épiscopales par le Vatican (11) et sur l’élection des évêques par le Peuple de Dieu (par.13).

* Les structures de l’Église. Certains éléments ressortent particulièrement  dont la vétusté, la rigidité, la stérilité et la défaillance qui paralysent les personnes et empêchent la circulation de la vie (12). Émergent aussi l’inacceptable centralisation du pouvoir romain (par.18) et l’autoritarisme de son exercice qui brime les libertés et entrave le dialogue œcuménique (par.4).

* La place des femmes dans l’Église. “ Aucune forme de discrimination ne saurait être tolérée au niveau de la direction dans l’Église. Toutes les fonctions (…) devraient être accessibles à toute personne baptisée (…) ” (13). Voilà l’affirmation qui cadre bien l’ensemble de la réflexion faite autour de cette question : importance d’écouter les femmes, urgence d’instaurer des structures d’égalité homme/femme (14), nécessité d’une représentation de Dieu à la fois masculine et féminine.

* La condition des baptisés, femmes et hommes. L’ensemble des interventions déplorent le manque ou le peu de considération accordée à la parole et à la responsabilité concrète des croyantes et des croyants. L’accent porte sur la “ collégialité de tous les baptisés ” (par.12) et donc le partage de la prise de décision et de la direction. Maintes fois il est rappelé aux leaders de l’Église de “ respecter le rôle du sensus fidelium de la communauté et les droits de la conscience individuelle ” (par.19).

* La sexualité. Refont ici surface les débats autour de questions telles que la fécondité et la contraception, le remariage des personnes divorcées et l’eucharistie, l’accueil des personnes homosexuelles dans la vie de l’Église (15), le célibat imposé aux prêtres (par.22), l’importance de préservatifs sécuritaires relativement à la propagation du sida (par.2).

4.         Des convergences remarquables

Au sein d’une diversité d’expressions montent des convergences non équivoques. Nous relevons les principales en les regroupant en deux catégories.

4.1 L’urgence d’un changement institutionnel

En parlant des objectifs du Synode, nous avons déjà évoqué la nécessité des transformations sur le plan structurel. Y revenir ici permet d’en montrer l’enracinement dans le vécu  et le discours des personnes déléguées et aussi d’en expliciter brièvement le contenu.

* Changement en regard de la conception et de l’exercice du pouvoir dans l’Église. Déplorant la centralisation romaine davantage accentuée entre 1987 et 2001, les participantes et les participants dénoncent cette compréhension du pouvoir et le caractère autoritaire de son exercice, conscients que cela est déjà critiqué par de nombreux croyants et croyantes, voire par des évêques, des archevêques et des cardinaux. Si l’Église est une société de communion dans l’Esprit Saint, elle n’est jamais autorisée à se comporter en puissance écrasante. Sa spécificité au contraire exige une grande rigueur dans le respect des droits des personnes, d’où la nécessité de prendre en considération le sensus fidelium de la communauté (16). Quant à ses relations avec la société civile, le gouvernement de l’Église ne devrait pas revendiquer le pouvoir d’un État séculier ” (par.8) (17).

* Changement sur le plan de la condition faite aux femmes dans l’Église. S’il est une demande clairement et largement exprimée c’est bien celle d’une transformation radicale à cet égard, surtout en ce qui concerne l’accès des femmes au ministère ordonné. Convaincus que le rapport d’égalité entre les femmes et les hommes apparaît aujourd’hui comme le lieu le plus significatif de l’inculturation de l’Évangile, les membres du Synode font la preuve que la parole des femmes se libère et que “ le tabou de leur soumission a symboliquement cédé ” (18). Pour eux les raisons évoquées en faveur de l’accession des femmes à toutes les fonctions ecclésiales comportent une cohérence interne qui permet de dire : “ Maintenant c’est le temps ! ”.

* Changement relatif à la liberté de parole et au débat dans l’Église. Il importe d’en finir avec cette méfiance face au débat interne. Méfiance qui bloque les courants théologiques, les avancées culturelles et les questionnements novateurs. Certains “ nœuds disciplinaires et doctrinaux ”, selon l’expression du cardinal Martini (Synode des évêques d’Europe en 1999), doivent être dénoncés et cela exige une confrontation en toute liberté pour “ entrer dans la vérité ” et opérer les changements qui s’imposent  (19). Une attitude de recherche constante doit prévaloir : “ Aucun dirigeant ou membre de l’Église ne devrait réprimer ou punir d’autres membres engagés dans la recherche théologique ou en désaccord avec les enseignements de l’Église ” (par.20).

4.2 L’exigence de la cohérence

S’il y a urgence de changement structurel, il y a aussi pour l’Église exigence de cohérence entre sa parole et ses actes. Voilà une autre réalité où la convergence des interventions se manifeste éloquemment. Illustrons par quelques exemples.

* La conjoncture actuelle. Alors que l’Église, de façon constante, invite à bâtir la paix à travers des solutions pacifiques au problème du terrorisme, le porte-parole du Vatican, Monsignor Joaquin Navarro-Walls justifie une guerre contre le terrorisme. “ Sometimes it is more prudent to act rather than to be passive ” (20). Les membres du Synode demandent donc aux dirigeants de l’Église de “ condamner (…) la guerre en tant qu’instrument de politique nationale et internationale ” (par.2). Ils insistent également sur leur rôle actif dans l’éradication de la pauvreté (par.5) et la promotion de l’écologie, laquelle “ s’impose d’abord dans la vie de l’Église elle-même ” (par.6).

* Les diversités culturelles. Ce ne sont pas les beaux discours qui manquent à ce chapitre. Bien au contraire. Mais les enjeux de la cohérence logent dans le degré de prise au sérieux concrète des particularités culturelles (pratiques démocratiques, culture partenariale et autres). Or, prendre en compte les différences culturelles exige un déplacement vers les autres et une réciprocité dans l’interpellation qui demande souplesse, ouverture et sensibilité aux personnes (par.24)

* L’œcuménisme. Dans l’institution ecclésiale, l’importance de la démarche œcuménique est souvent rappelée avec éloquence. Mais alors, que dire de la déclaration Dominus Jesus de la Congrégation pour la doctrine de la foi publiée en août 2000 ? Ne vient-elle pas contredire une telle démarche ? Niant aux Communautés protestantes la qualité d’Église et réaffirmant la primauté de Rome, le document s’avère néfaste pour le climat œcuménique et le dialogue entre les religions. Au Synode du Peuple de Dieu la réaction est claire : “ Les dirigeants de l’Église doivent abroger le texte Dominus Jesus . Nous devons nous engager avec humilité dans un dialogue en profondeur avec les gens d’autres croyances à l’intercommunion œcuménique ” (par.4)

Conclusion

Aujourd’hui que reste-t-il de l’événement ? Certes une expérience ecclésiale qui régénère. Une rencontre de femmes et d’hommes qui renouvelle. Une recherche à plusieurs qui dynamise. Oui, certainement un beau “ signe d’espérance ”.

Quand, ensemble, nous refusons et dénonçons le fait que des structures, des modèles de fonctionnement, des mesures disciplinaires, des idéologies et des théologies emprisonnent la vie, l’espérance refait surface. Quand la conscientisation naît ou s’approfondit, quand pour changer les choses la mobilisation s’étend sur pays et continents, quand du nord au sud se mène un dialogue sur l’avenir du monde et de l’Église, l’espérance grandit. Quand des croyantes et des croyants, animés par une commune mission et venus de tant de lieux, portent jusqu’au Vatican un même discours, des rêves semblables, des demandes de changement identiques, l’espérance se renforce.

À Rome, ces jours-là, au cœur d’un rassemblement symbolisant l’Église universelle, nous avons compris qu’un pas important était franchi. Un pas sur la route des alternatives…peut-être. Un pas vers la nouveauté possible. Chose certaine, nous avons affirmé avec conviction que, pour vivre l’Église autrement, la solidarité ecclésiale est en train de se mondialiser. Cela n’est-il pas déjà  un contrepoids à la logique du “ débat clos ” qui bloque les courants porteurs de vie nouvelle ? Quant à la conclusion, elle reste à faire…Des ponts sont construits. Des réseaux sont nés, allant du régional au national et à l’international. Des communications s’entretiennent. Des suites au Synode sont prévues. Et quand cela se passe, n’est-ce pas déjà l’aurore ?

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NOTES
1 De l’Europe viennent 46 personnes, quatre originent de l’Asie et trois de l’Afrique, quant à l’Amérique, elle en compte 16 dont huit des Etats-Unis, six de l’Amérique du Sud et deux du Québec. Toutes sont de l’Église catholique et deux représentent le réseau œcuménique. Il nous manque malheureusement le pays d’origine des huit personnes qui n’apparaissent pas sur notre liste.
2 Parmi ces groupes, 150 au moins avaient déjà approuvé en 1998 la déclaration “ un Pape pour l’Avenir, Évêque de Rome et Pasteur universel ”. Ce projet initié aux États-Unis en 1995 avait aussi rejoint le Mouvement international “ Nous sommes Église ”.
3 Pour cette Déclaration, déposée le 7 octobre au bureau du Cardinal Schotte, aucun accusé de réception ne nous est parvenu. Rejoint par téléphone, un des évêques du Québec présent à leur Assemblée au Vatican a reconnu n’avoir aucunement entendu parler de la lettre d’invitation et de la Déclaration.
4 Ce but rejoint d’ailleurs celui du Synode des évêques.
5 Voir le Bulletin de presse no4, p.1-2.
6 Ibid., p.2
7 Document remis aux Cardinaux présents au Consistoire tenu du 21 au 24 mai 2001 et qui avait pour tâche de préparer le Synode des évêques (automne 2001)
8 Bulletin de presse no4, p.2.
9 “ Les dirigeants de l’Église doivent construire une Église qui soit digne de justice et de non-violence ”. Déclaration, par.3. N.B. Dans le présent texte, les références à la Déclaration sont indiquées par le numéro des paragraphes.
10 “ Ils devraient avoir pour règle d’être disponibles, proches des gens, prêts à les écouter, à discuter et à apprendre d’eux (…) ”, ibid., par.10.
11“ (…) Les évêques devraient retrouver le sens premier de leur rôle comme représentants des Églises locales auprès de l’Église universelle en se faisant les interprètes de leur peuple et en demandant la prise en compte du vécu de leur peuple ”, ibid., par.23.
12“ Les responsables de l’Église universelle devraient être profondément respectueux des spécificités culturelles dans tous les aspects de la vie de l’Église ”, ibid., par.24.
13“ Introduction à la partie B de la Déclaration. Cette partie traite de l’autorité dans l’Église. Rappelons ici que, parmi les 26 personnes qui ont présenté une communication pendant le Synode, 16 ont évoqué la question de l’ordination des femmes.
14“ Nier cette égalité est une forme de violence et une atteinte à l’intégrité de l’image de Dieu ”, ibid., par. 21
15“ Les dirigeants de l’Église doivent respecter la responsabilité morale de ceux et celles qui, consciencieusement, prennent des décisions en matière de sexualité et de reproduction. Il est nécessaire qu’ils considèrent la doctrine catholique dans ces domaines en tenant compte du sensu fidelium ”, ibid., par.7.
16“ Les dirigeants de l’Église universelle “ devraient veiller à l’unité sur l’essentiel, à la liberté dans les questions incertaines et à la charité en toute circonstance ”, ibid., par.19.
17“ Dans les organisations et les rencontres internationales, “ l’Église catholique devrait jouir du même statut que les autres groupes religieux ”, ibid., par.8
18“ Marie-Thérèse van Lunen Chenu, “ Dublin, conférence mondiale pour l’ordination des femmes ”, Parvis no11, sept.2001, p.13.
19“ Nous invitons fortement ces dirigeants (ceux de l’Église) à considérer et à reformuler les enseignements officiels sur ces questions. Par exemple : les gens divorcés et remariés devraient pouvoir recevoir la communion ; la contraception artificielle devrait être approuvée ; les homosexuels (gais et lesbiennes) devraient être accueillis entièrement dans la vie de l’Église ”, Déclaration, par.22.
20“ Extrait d’une interview avec Reuters News Agency.

Yvonne Bergeron C.N.D

Marie Granger, C.N.D