Pour l’Église : une leçon à tirer de l’exclusion
Je regrette beaucoup l’exclusion de la voix de l’Église de chez nous au Sommet des peuples. L’Église, ces dernières années, a pris des positions fermes en faveur des démunis et dénonce parfois vigoureusement les puissants de ce monde qui encouragent l’injustice.
Mais… que se passe-t-il en son sein ? Elle devrait profiter de l’événement pour réfléchir sur les exclusions qu’elle impose elle-même aux femmes, aux divorcés, aux dissidents de sa propre Église, aux prêtres laïcisés, aux théologiens qui ne la soutiennent pas en tout et sans nuance. J’insiste sur l’exclusion systématique que les femmes subissent parce qu’elles sont femmes, donc d’un sexe qui les éloigne du Service sacré et des responsabilités qui requièrent le sacerdoce. Une non reconnaissance fait mal n’est-ce pas, quand elle refuse d’authentifier la légitimité d’un service nécessaire à une fraction importante de la collectivité humaine. C’est, sans contredit, une injustice et une fausse priorité que de reléguer l’amour ou la charité après la loi ou la contingence de coutumes anthropologiques. Puisse le geste malheureux des responsables du Sommet des peuples provoquer la réflexion souvent trop rapidement faite.
HÉLÈNE CHENIER, Montréal
Pour la rubrique ouverte ou à Jean-Claude Leclerc