No. 20 – SPÉCIAL RELECTURES BIBLIQUES

SPÉCIAL RELECTURES BIBLIQUES

Pour produire ce numéro de L’autre Parole, nous n’avons pas
trouvé de produit-miracle: il nous a été impossible de dépoussiérer
la Bible au point d’en faire disparaître toute trace d’écriture
patriarcale! A vrai dire, ce n’est d’ailleurs pas dans cette direction
que se sont portés nos efforts puisque, dès le point de départ,
nous étions convaincues que ce monument de la tradition chrétienne
contient quelques « horreurs » à propos des femmes que’ la plus subtile
et la plus généreuse interprétation ne parviendrait pas à dissimuler,.*
Ceci dit, il nous semblait pertinent que, comme femmes, nous
prenions la parole sur ces textes que l’on a déjà tant tordus pour
qu’ils desservent le pouvoir patriarcal – désormais tout ecclésial
que séculier. Et c’est ainsi que nous vous partageons quelques essais
de relectures, quelques éléments de recherche et quelques brides
de réflexion sur l’utilisation de la Bible dans l’Église. Les récits
de la femme hémoroïsse, de la lampe sous le boisseau, certains passages
sur Marie et, plus largement les Livres de la Sagesse ont donc
trouvé place dans nos pages.
Ce n’est qu’un modeste début: nous ne sommes pas des spécialistes
de l’exégèse; comme la plupart des communautés chrétiennes, nous
ne prétendons pas à une analyse scientifique de ces textes. Aussi,
est-ce à partir de la situation d’oppression des femmes dans l’Église
et dans les autres sphères de la société et de nos pratiques de libération
que nous avons relu ces passages bibliques. Par ailleurs,
ces travaux des professionnelles de la Bible commencent à ouvrir de
nouvelles voies d’interprétation qui sans confirmer mot pour mot nos
essais, démontrent le bien-fondé de cette tendance.
Enfin nous ne sommes pas les seules femmes du Québec à porter ce
projet de relecture et qui sait, un jour, peut-être, de réécriture de
la bible… Car les femmes ont aussi le goût de dire Dieue…  D’autre,
sans doute, s’y essaient. Si vous êtes de celles-là. Faites-le nous
savoir: nous serions très intéressées de connaitre vos « recherches »…

Ginette Boyer