NOS FÉCONDITÉS
Ça s’est passé à Noël et nous en reparlons, pour vous, dans ce
numéro. « Mon deuil a fécondé la fête! » dit Denyse et nos complicités
ont redoré les zones grises de nos vies. Nous avons célébré la présence
de Dieu en nous et nous avons partagé les fruits et les promesses
que nous portons.
Louise-Marie nous parle de la fécondité en rappelant une épître
aux Corinthiens.
Ensuite Béatrice nous met l’eau à la bouche en nous livrant un
trop bref aperçu de son mémoire de maîtrise qui nous renvoie au modèle
de vierge et mère tel que rapporté dans deux revues féminines des
années 46 à 52.
Réjeanne, quant à elle, nous dit « qu’il y eut un temps où parler
de fécondité équivalait à parler de fécondité physique », et « en ce
temps-là, on vantait la fécondité spirituelle des religieuses en la
cantonnant à elles seules ». Réjeanne prétend, avec audace, que l’une
n’épuise pas l’autre et que la fécondité n’est pas tranchable au couteau.
Monique D. dans un article substantiel, fruit de ses réflexions
au cours d’une année sabbatique, parle de la fécondité de chaque femme
qui consisterait à renaître à elle-même en se débarrassant d’abord
de l’ancestral complexe d’Ève, en passant par la réappropriation de
son propre corps pour arriver à se ré-inventer, i.e. à dépasser les
limites des stéréotypes qui ont tenu les femmes captives.
Voilà autant de facettes de la fécondité à ajouter au modèle de
définition fourni aux femmes jusqu’ici par les hommes d’Église, comme
nous le rappellent entre autres, Monique et Béatrice. Travail de
décapage, d’invention, c’est aussi une invitation à l’aventure dans
la sororité.
par Judith Dufour