No. 69 – 20 ANS DE LUTTES FÉMINISTE

LIMINAIRE

Oyez! Oyez! militantes au coeur ardent,
aux expressions stimulantes et souvent dérangeantes,
L’autre Parole fête ses vingt ans:
Vingt ans de paroles alternatives,
de réflexions collectives,
de rencontres joyeuses,
de réécritures lumineuses,
de revendications consciencieuses,
de concertations solidaires,
de vigilances assidues,
de luttes constantes.

Ce numéro, consacré à nos vingt ans de luttes et de manifestations féministes, tente de mettre en évidence des dimensions importantes de nos expériences: expériences vitales et dynamisantes pour nous-mêmes, pour l’ensemble des femmes et la bonne santé de l’institution-Église. Dans un premier article, je présente la collective L’autre Parole comme un lieu où ont convergé une militance et une recherche féministes dans une tradition religieuse enracinée dans une mémoire chrétienne et catholique. Ensuite, MarieAndrée Roy et Carolyn Sharp établissent le fond de scène de nos avancées féministes dans le monde contemporain. Marie-Andrée, d’une part, fait le bilan des recherches féministes et des pratiques de changement dans le champ religieux québécois; Carolyn, d’autre part, indique les dynamiques de modernisation et de libération présentes dans l’émergence de la théologie féministe francophone. Enfin, Christine ternaire a tiré des publications de L’autre Parole, qu’elle a parcourues minutieusement, les éléments les plus marquants pour montrer toutes les formes de notre labeur collectif et de nos perspectives montantes.

Traverser le cinquième d’un siècle, c’est déjà un exploit pour tout regroupement féministe qui ne compte pas sur les subventions étatiques pour exister, qui ne repose que sur les motivations soutenues de ses militantes et les appuis financiers des personnes qui partagent leurs convictions. C’est donc une bonne période d’histoire que nous avons devant nous et que nous espérons poursuivre jusqu’au et au-delà du troisième millénaire. « Les tempêtes ne nous arrêtent pas », c’était le titre de l’éditorial du numéro 5 de notre revue (1978). Toutes les tempêtes de quelque nature qu’elles soient – nous pouvons en nommer aisément – ne doivent pas ralentir notre marche vers une reconnaissance complète des femmes dans le domaine des réflexions théologiques et dans la vie des institutions religieuses. Ce sont nos voeux les plus sincères!

MONIQUE DUMAIS, membre fondatrice de L’autre Parole