SAVIEZ-VOUS QUE…

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Maîtresse d’école « est un calque de l’anglais « schoolmistress »

La Brève histoire des institutrices au Québec, de la Nouvelle-France à nos jours, récemment publiée à Montréal  (Boréal, 2004) en dit long sur le sort des femmes laïques enseignantes au Québec. Faire l’école a été le premier « ghetto » d’emplois féminins significatif dans la société moderne, rappelle-t-on. Si la vie religieuse représentait une véritable profession pour certaines femmes qui pouvaient, étant en communauté, accéder à de plus larges responsabilités, pour une femme laïque, devenir « maîtresse d’école » donnait un statut enviable dans la société ainsi qu’une aisance financière. Pas davantage. Jamais elles n’ont obtenu l’équité salariale avec leurs confrères restés pourtant minoritaires dans ce secteur de l’enseignement. Les auteures, sont  historiennes.  Andrée Dufour enseigne au Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu et Micheline Dumont, professeure retraitée de l’Université de Sherbrooke, est une pionnière des recherches en histoire des femmes au Québec.

Le Nobel de la paix a été accordé cette année à l’africaine WANGARI MAATHAI

C’est toute une histoire que celle de cette femme du Kenya ! Championne de l’éco-féminisme, elle s’est signalée pour sa lutte contre le gouvernement autocratique de son pays. En 1998, elle a mené une vigoureuse campagne d’opposition à un projet du président Daniel visant la construction, à Nairobi, de gratte-ciel immenses et de statues gigantesques le représentant, alors qu’un manque criant d’espaces verts sévissait dans la ville. Elle s’est surtout illustrée par un effort — réussi — de mobilisation des femmes contre les mouvements de déforestration dans son pays. Son combat, malgré la hargne d’un mari jaloux de son succès grandissant, est aussi à souligner. Et joyeuse !

Une exposition d’art contemporain dans la tour d’une église de Montréal

Loin des espaces habituellement consacrés à l’art contemporain, le peintre NUMA a monté, à l’intérieur d’une église, une exposition de ses œuvres récentes. Incrustées dans la paroi des murs de la tour de la magnifique église de la Nativité de Montréal, les toiles grand format, peintes par l’artiste en atelier, s’intégraient magnifiquement au décor dépouillé de l’endroit. Grâce au thème Op art liturgique développé par l’exposition,  Numa, qui s’engageait à refaire le plâtre des murs une fois l’événement terminé, a su convaincre la fabrique de lui louer la tour pour un court laps de temps (quelques semaines en octobre 2004) .Un questionnement sur l’Église et sur ce que les critiques ont appelé le deuil ecclésiastique était au cœur de cette superbe exposition.

Les femmes ont besoin des hommes pour concrétiser l’égalité

Le Conseil du statut de la femme (Québec) suggère, dans un avis rendu public en novembre dernier, de faire participer davantage les hommes et les différents acteurs de la société civile à l’entreprise de concrétisation de l’égalité. Le document souligne que l’égalité est encore loin de se conjuguer au présent : les femmes ne gagnent toujours que 70 % du salaire des hommes ; elles sont sous-représentées et dans la sphère politique et dans la haute fonction publique et demeurent encore les principales victimes de la violence conjugale…. En ouvrant la porte à une approche sociétale, qui privilégie une collaboration avec la gent masculine, le CSF réaffirme par ailleurs la nécessité d’une approche spécifique auprès des femmes pour « corriger les inégalités dont elles sont encore victimes> ».

Une pionnière modeste mais intrépide du monde du journalisme nous a quittés

Une grande journaliste québécoise également pionnière du féminisme avant la lettre nous a quittés récemment. Lauréate du prix Judith-Jasmin en 1985 (reconnaissance accordée à une femme s’étant illustrée dans le monde du journalisme)  Françoise Côté a exercé son métier dans les secteurs les plus difficiles, s’intéressant entre autres à plusieurs aspects de la guerre 1939-1945. Nous lui devons le compte rendu  des deux conférences de Québec qui réunirent Churchill, Roosevelt, Mackenzie King et quelques autres Grands. Le défi pour les journalistes de l’époque était, bien sûr, d’aborder l’information générale, en dehors du ghetto des femmes au foyer, des pages dites féminines et du courrier du cœur : ce que Françoise Côté a su faire avec une rigueur et une véracité exceptionnelle, qualités que ses collègues masculins lui reconnaissent d’emblée aujourd’hui.

Agathe Lafortune