Saviez-vous que

Saviez-vous que

Sur notre planète, la pollution des cœurs et des esprits est plus nocive que celle de l’air et des eaux(1)

C’est l’écrivaine québécoise, Madeleine Gagnon, qui s’exprime ainsi ayant constaté qu’il suffit de voyager un peu partout dans le monde pour prendre la mesure de la chance que nous avons, nous, de vivre en Amérique du Nord. Madeleine Gagnon est l’auteure, on le sait, d’un important ouvrage composé à même une documentation cueillie dans plusieurs pays et portant en parallèle sur l’état de la planète et des relations entre les hommes et les femmes : Les femmes et la Guerre (VLB, 2000). Cet ouvrage, auquel correspond une série d’entrevues menées par Monique Durand, est paru en France sous le titre de Anna, Jeanne, Samia (Fayard, 2001). Par ailleurs, dans Le Devoir (3 et 4 mars 2001), Madame Gagnon signait récemment un article portant sur « La révolution des femmes, ici et là-bas » qui rappelle les multiples dimensions du procès fait, depuis les années 1960 au Québec, aux pouvoirs autoritaires aliénants ; les libertés gagnées au prix de luttes courageuses et le chemin à parcourir

encore dans « les contrées où le champ des larmes des femmes ressemble à un océan de malheurs ». Sachons, poursuit l’écrivaine, que le viol de masse des femmes est une arme de guerre qui vient tout juste d’être reconnu comme « crimes contre l’humanité » ; que la limitation des droits civiques des femmes est une Politique et qu’elle est pratiquée de fait par plusieurs états (musulmans surtout, mais aussi hindouistes et bouddhistes). La pollution des cœurs et des esprits peut, certes, être considérée comme un « préalable » à tous les autres types de pollution qui affectent la vie sur cette terre. Notre environnement n’est-il pas composé en effet, pour une large part, d’humains aux humeurs souvent néfastes pour leurs semblables, proches et même lointains !»

Quelques talibans tout-puissants s’en prennent à des géants de pierre, mais aussi aux femmes

Malgré l’appel à la mobilisation lancé par l’UNESCO en février 2001 dans l’espoir que les talibans au pouvoir à Kaboul reviennent sur leur décision, il semble que les responsables du régime fondamentaliste afghan vont aller de l’avant. Leur but : détruire les statues antiques sculptées à même les montagnes de pierre situées dans le centre du pays. Parmi les sites où la folie destructrice a commencé à souffler, figure celui de Bamiyan où se trouvent des Bouddhas géants taillés à même la falaise à l’époque du premier millénaire. Ce sont ces mêmes dirigeants, inspirés par le fanatisme religieux, qui interdisent aux femmes le droit au travail et aux études, du primaire à l’université.

Dans ce numéro, dix auteures d’ici prennent la parole pour énoncer « l’ultime tabou », celui qui persiste dans ce monde dit postmoderne où régnent la libre expression et le relativisme. Ces femmes qui ont eu l’audace de relever le défi ont ainsi fait resurgir de vieux interdits demeurés solidement ancrés au fond des consciences : homosexualité, dépendance affective, violence, refus d’enfanter ou tout simplement sentiments qui restent insondables. Publiée au Québec, la revue Arcade se veut un lieu d’écriture au féminin.»

Féminisme et interspiritualité : bonne nouvelle

Aujourd’hui Credo, une revue publiée à Montréal par un comité du Conseil général de l’Église unie du Canada, a fait paraître dans son numéro de février 2001 un article portant sur la célébration du 12 octobre 2000 qui a eu lieu dans le cadre des activités reliées à la Marche mondiale des femmes. L’idée de réunir autour d’une même table une quinzaine de femmes de religions diverses pour partager leurs vécus religieux et préparer une célébration publique inter-spirituelle et féministe a été initiée, on le sait, par L’autre Parole et confiée à la responsabilité de l’une de ses membres, Denise Couture, professeure de théologie à l’Université de Montréal. Claire Borel-Christen, membre de l’Église unie Saint-Jean et membre du groupe « Féminismes et inter-spiritualités », présente cet article écrit sous le signe du dialogue, un dialogue fructueux, et qui se poursuit.» « De muses à créatrices »

Signalons l’existence d’une magnifique petite revue étudiante publiée par l’Institut de recherches et d’études féministes de l’Université du Québec à Montréal : FéminÉtudes. Le volume 5, no 1, de la revue porte sur « Les femmes et l’art : de muses à créatrices ». Dans les pages qui composent FéminÉtudes, on peut trouver des dossiers et des articles de fond, des entrevues et même des textes de création (2). On peut se procurer la revue à l’IREF : (514) 987-6587. Site Web http:/www.unites.uqam.ca/iref

« Sorcière, je marche sur le feu, je viens vers lui, je viens vers elle, dans des vêtements de feu, martyre, femme martyre. Le vent souffle pour attiser la vague brûlante qui lèche mon visage et mes mains. Je vois ma grand-mère partout, qui m’entoure, elle souffle sur mes yeux une haleine de glace qui repousse les brûlantes caresses des flammes, mes yeux traversent le brasier sains et saufs, … mes yeux voient plus loin, mes yeux voient la douleur et bien au-delà… » FéminÉtudes, vol. 5, no 1, p. 30.

AGATHE LAFORTUNE

1 Arcade, no 51 : Le dernier tabou

2 Extrait de « La cage thoracique », par Julie Ouellette :