de Louise Garnier
C’est à Saint-Magloire de Bellechasse, le 29 septembre 1923 que Joséphine Provost et Jean Laprise accueillent une petite fille qu’ils nomment Yvette, comme la petite fleur jaune du même nom.
À cette date, l’été s’achève, la brise se fait plus fraîche, un temps d’intériorité s’annonce.
Engranger, prévoir l’hiver…
La campagne, les arbres, la montagne sont magnifiques à cette époque. Voilà le temps qu’il fait quand Yvette arrive au monde.
À peine 15 ans plus tard, elle quitte famille et amis et rejoint la communauté des Filles de la Charité du Sacré-Cœur de Jésus. Déterminée malgré certaines réticences familiales et malgré sa jeune adolescence, elle prend le voile et choisit son nom de religieuse : Robert du Saint-Sacrement : renonçant ainsi à son individualité, à sa féminité pour embrasser plus grand encore : le don de soi pour toujours à un Dieu qui prend tout.
Le temps passe…
Sous le vœu d’obéissance, sous l’uniforme, le buisson ardent est toujours là ! Ainsi, il est intéressant de lire le témoignage que lui rend sa provinciale lors de la célébration de son 50e anniversaire de profession. En voici quelques extraits :
Recherchiste, avant-gardiste, féministe, séparatiste…Faut-il en dire davantage pour la reconnaître.
Femme réfléchie, tenace, déterminée ; femme très positionnée, qui mûrit ses options ; femme sociable quoique solitaire.
Femme oui, femme et comment !
En interrogeant ses proches, sa famille, ses compagnes, ses amies, le son de cloche est unanime : Vous savez Yvette est très discrète et un peu secrète, elle ne se vante pas, ni ne s’enorgueillit de tout ce qu’elle fait :
Hum…ça me rappelle quelque chose : « L’amour est patient, il ne se vante pas… »
Aujourd’hui, chère Yvette, nous, tes sœurs de L’autre Parole, nous voulons ajouter notre propre grain de sel…