INCARNÉES DANS LA FOI, L’ESPÉRANCE et L’AMOUR
Une célébration
Bonnes Nouv’ailes
Les femmes présentes au colloque y avaient réfléchi depuis la veille, à ces trois vertus théologales qui fondent traditionnellement la vie chrétienne. Présentations, réflexions, échanges, réécritures, toutes choses qui semblent passer surtout par notre rationalité, bien qu’à L’autre Parole, nous ne soyons jamais bien loin du cœur. Restait cependant à les faire vivre dans notre corps. Puisque nous sommes incarnées, ces vertus devaient passer par nos corps de femmes.
Les femmes entrent dans la salle, portées par la voix de Diane Dufresne chantant « Ne tuons pas la beauté du monde ». Elles sont accueillies par ces mots :
« Que la foi, l’espérance et l’amour soient avec toi. »
INCARNATION DE LA FOI
Chant : J’ai promis.
Paroles et musique de Denyse, Diane et Marie Marleau
« (…) J’ai promis un beau jour, je serai avec toi pour toujours. Et si tu ne me vois pas, je suis là bien près de toi. Je t’écoute et j’entends, je te parle doucement mon enfant. (…) »
Lecture : Ode à la foi
Credo de Tsippora et Vasthi
Je crois en Dieue, source et souffle de toute vie,
Parole d’amour qui nous a créés,
Femme et homme à son image.
Je crois que Marie, mère de Jésus,
Femme de chair, de sang et de désir, amante de Joseph,
A, comme toutes les mères, ri et pleuré devant les joies et les souffrances de ses enfants.
Je crois que c’est elle qui a éveillé Jésus à sa mission de justice et d’amour
Pour tous et chacune, l’accompagnant jusqu’à la croix.
Je crois en Jésus de Nazareth,
fils de Joseph et de Marie,
Notre frère, porteur de lumière,
Qui nous a révélé l’amour infini en traversant le mur de la mort,
Nous ouvrant ainsi le chemin de l’espérance.
Je crois en l’Esprit / Ruah créatrice qui, comme les femmes,
Engendre la vie dans la douleur et la joie.
Je crois en l’Esprit d’amour, de sagesse et de force,
Qui nous anime avec sollicitude,
Pour la transformation du monde.
Je crois à l’ekklèsia,
rassemblement égalitaire
De femmes et d’hommes
Qui, animés par l’Esprit d’espérance et de justice,
Bâtissent avec persévérance des ponts entre tous les humains.
Je crois à l’ekklèsia,
Communion des Saintes et des Saints,
Qui professe que la vie est plus forte que la mort!
Animation : La fermeté de nos pas dans la foi
La foi est de l’ordre du passage, c’est un peu comme marcher sur un chemin très escarpé, à flanc de montagne. La bergère s’arrête avant de prendre l’étroit sentier de pierrailles qu’ont emprunté ses moutons à la recherche de nouveaux pâturages. Elle peut voir les os au fond du ravin de ceux et celles qui sont tombées. Elle est déchirée entre la peur du passage qui lui dit de se détourner et l’assurance de la solidité du sol. La peur, le doute sont partout, ils nous assaillent…
Levons-nous et marchons. Doucement, posons bien la plante de nos pieds sur le sol. Un pied après l’autre. Sentons la fermeté du sol. Maintenant, mettons-nous sur la pointe des pieds. La fermeté du sol reste la même. Marchons encore, cette fois sur les talons. Malgré notre déséquilibre, la solidité du sol nous supporte. Elle nous supporte dans les passages de notre vie : le passage de la voix à l’action; de la vie à la mort, à la vie; de la cassure de notre cœur à la reconstruction de notre être; de l’âge sur notre corps. Oui, Dieue, nous croyons en toi, nous sentons ta fermeté sous nos pieds alors que la peur, le doute nous commandent de retourner sur nos pas. Nous devenons pierres vivantes sur lesquelles nous pouvons nous appuyer les unes sur les autres. Nous devenons soutien pour les autres.
INCARNATION DE L’ESPÉRANCE
Chant : Artisanes de l’espérance. Paroles et musique de Denyse, Diane et Marie Marleau
« (…) Vision et mission nous invitent à l’action, marchons ensemble et agissons. Moins de violence, de pauvreté, créons ensemble, la nouveauté. (…) »
Lecture : Ode à l’espérance (inspirée de Apocalypse 12,1-4 et 13-16)
De retour du désert
Ayant échappé au dragon de feu
La femme émerge de la terre
Et fait alliance avec elle.
Pleine d’audace, elle parcourt les routes du monde.
Ses ailes gonflées par le Souffle de vie,
Elle engendre des relations justes
et égalitaires.
Elle ne démissionne pas.
Elle persiste et résiste.
Elle va au-delà de la désespérance.
Elle prend son espace de liberté.
Les yeux et le coeur grand ouverts,
Elle cherche à comprendre le monde qu’elle traverse;
Elle le transforme sans se soucier du moment où son action fleurira.
suite voir no 128 Hiver 2011