CÉLÉBRATION – NOS NÉCESSAIRES ALLIANCES
Christine Lemaire – Bonnes Nouv’ailes
À l’arrivée, les célébrantes enlèvent leurs souliers afin de prendre une pause dans leur vie de femmes engagées; on se dépouille, on marque un temps d’arrêt dans son évolution.
Puis, sur une grande
feuille de papier, on dessine la silhouette (grandeur nature) d’une partenaire. La démarche devient alors très personnelle. Chacune transforme sa propre silhouette en un autoportrait, en faisant le point sur sa vie et ses engagements. Cette activité s’accomplit dans un silence propice à l’introspection.
Après s’être posé des questions sur leur individualité, les participantes cherchent à trouver le moyen de démolir le système patriarcal représenté par une pyramide noire placée au milieu du cercle que nous formons. Ce moyen ? C’est de nous unir, de tisser des liens entre nous. Chacune participe solennellement à l’exercice: à l’aide d’une aiguille et d’une laine rose, on construit un réseau; le fil court d’un autoportrait à l’autre, les unissant comme dans un grande Catalogne. Les fils vont aussi transpercer les tableaux colorés du vendredi soir qui rappellent nos divers engagements, afin de marquer notre sororité avec tous les groupes de femmes qui s’y trouvent mentionnés.
Par un mécanisme mystérieux mais efficace de notre travail avec la laine, les pans de la pyramide se sont abattus un à un. Ils découvrent de petites étoiles qui s’abreuvent à une étoile mère, symbole de l’Énergie première, celle qui nous « tire en avant ». Chaque personne, après avoir exprimé son espérance et sa prière pour L’autre Parole, va se chercher une étoile, qu’elle échangera ensuite avec celle de quelques compagnes, c’est notre geste d’envoi.
Nous devons maintenant rechausser nos souliers et reprendre la route, bien conscientes qu’il faudra, en nous quittant, « marcher toute seule ».
Toute seule, oui, mais avec, au coeur, une grande espérance en notre solidarité.