Une auteure à lire
Lire Tecia Werbowski, c’est passer quelques heures d’intimité avec des personnages d’une belle élégance et d’une grande sensibilité, avant d’arriver à une finale toujours imprévue. Ce sont des livres qui ne dépassent pas cent pages et qui sont d’une agréable intensité. Vivent les récits courts, ils me plaisent toujours.
Tecia Werbowski est née à Lwow en Pologne. Elle vit alternativement à Montréal et à Prague. J’ai fait sa connaissance à travers ses trois premiers livres : Le mur entre nous (1995), l’Oblomova (la bâilleuse) (1997), Hôtel Polski (1999), parus chez Actes Sud.
Je viens de terminer la lecture de Prague, hier et toujours, (95 pages) dans la nouvelle collection Les Allusifs de Montréal (2001). Au tout début, l’auteure nous prévient que ce n’est pas son histoire. « Les seuls éléments autobiographiques sont ceux-ci : j’ai effectivement passé ma jeunesse à Prague, où ma mère y était diplomate d’ambassade. La vie de Dora Klein est bien réelle. Tout le reste, hormis la beauté de Prague et des lieux décrits, est fiction ».
Déjà lire sur Prague m’envoûtait. Il paraît que c’est une ville étonnamment belle que j’espère un jour pouvoir visiter. J’avais déjà lu La pleurante des rues de Prague (Gallimard, 1992) de Sylvie Germain, l’une des trois femmes à qui Tecia Werbowski dédie son livre. Avec Zinia, la mère qui a deux amoureux : le père de Lena et l’oncle Victor, nous naviguons entre le passé et le présent, entre le bonheur et la détresse, dans un pays communiste plein de soupçon et ouvert à la dénonciation, dénonciation dont nous découvrirons l’auteur dans les dernières pages.
MONIQUE DUMAIS,
Groupe Houlda de Rimouski