VAGUE DE FOND… EN AGRICULTURE

VAGUE DE FOND… EN AGRICULTURE

Thérèse, une agricultrice

Rachel Saint-Piere – HouIda

Patiemment, dans leur maison, leurs champs ou sur leur tracteur, les femmes d’ici ont contribué à mettre au monde une parole neuve en agriculture.

Pour vous faire connaître le syndicat des agricultrices du Bas-Saint-Laurent, j’ai choisi de vous parler de ma mère Thérèse Saint-Pierre qui a joué un rôle très important dans le devenir de l’agriculture ici en tant que collaboratrice.

Elle a été la première à siéger au provincial au nom de la Fédération de l’U.P.A. (Union des Producteurs Agricoles) du Bas-Saint-Laurent, au comité provisoire des femmes en agriculture. Ce comité est à l’origine de fa fondation du syndicat des agricultrices du Bas-Saint-Laurent.

Thérèse Saint-Pierre a su, tout au long de sa vie, marquer le milieu agricole par la fierté qu’elle avait de sa profession et par les grandes connaissances qu’elle a mises au service de sa communauté.

Dans Mosaïque rimouskoise, une histoire de Rimouski, elle décrit bien la perception de son rôle de mère. Elle dit: «J’avais enseigné pendant deux ans quand je me suis mariée. Les enfants sont venus remplir notre vie. Très vite, j’ai dû m’établir des priorités: les enfants d’abord». Elle a toujours vu à ce que son implication se fasse une fois les priorités familiales assumées.

Toujours dans Mosaïque rimouskoise, elle parle ainsi de l’agriculture: «Nous avons mis en pratique les conseils et les directives des agronomes du temps mais en restant toujours aux aguets des découvertes et des expériences nouvelles dans le domaine. On a suivi des cours traitant des diverses facettes de l’agriculture sans négliger l’éducation aux valeurs de solidarité, de charité et d’entraide».

Elle parle des femmes au cours de ces années d’évolution. Le fait d’avoir vécu 25 ans avec sa belle-mère lui a permis de connaître un peu mieux la vie des pionnières. Elle en parle avec estime et admiration, notant que les femmes étaient souvent plus instruites que leurs maris.

Thérèse avait fait sien l’objectif du syndicat des agricultrices qui vise la participation des agricultrices à la vie sociale et aux organismes de concertation. Que ce soit à l’AFEAS (association féminine d’éducation et d’action sociale), au conseil d’administration de la Villa Dion, au conseil d’administration du CEGEP (collège d’enseignement général et professionnel), au conseil de pastorale de sa paroisse, au comité d’initiation chrétienne, au comité d’accueil des Vietnamiens, à l’Arbre de Vie – association qui vient en aide aux plus démunis – partout Thérèse apporte dévouement, passion et lucidité.

Elle était solidaire de toutes les femmes: lettres, appels téléphoniques, découpures de journaux annotées par elle se voulaient appui, encouragement ou appréciation.

Collaboratrice avant le nom, Thérèse avait foi au travail des femmes en agriculture et croyait à l’urgence pour toutes à reconnaître une valeur à leur participation dans l’entreprise agricole.