« VIOLENCE EN HÉRITAGE? »
Au mois de mars 1986, l’Assemblée des évêques du Québec (A.É.Q.) tenait une session d’études ayant pour thème « Le mouvement des femmes et l’Église. » Un groupe de cinq femmes avait été chargé d’organiser cette réunion où quatre-vingt -six participantes ont rencontré vingt-neuf évêques. 1
Parmi les vingt-huit recommandations issues de cette session, l’une stipulait:
« Qu’une commission formée de femmes et d’hommes de différents milieux socioéconomiques et de membres du comité des Affaires sociales étudie, dans toutes ses dimensions, le problème de la violence faite aux femmes et prépare une déclaration de l’Assemblée des évêques du Québec à ce sujet. »
L’application de cette recommandation fut confiée au comité des Affaires sociales (de l’A.É.Q.) qui, lors de sa réunion du 25 août 1987, formait un comité de travail sur la violence faite aux femmes.
Par souci pédagogique, le comité des Affaires sociales a décidé de présenter son intervention sous une double forme:
– un document de sensibilisation sur la violence conjugale;
– un outil pédagogique pour les prêtres et les agents-agentes de pastorale.
Pour donner suite au document de sensibilisation, intitulé « Violence en héritage? », l’outil pédagogique préparé a pris la forme de sessions de formation qui ont débuté à l’automne 1990.
Depuis, sur les vingt diocèses du Québec, treize ont tenu une session, cinq en ont tenu deux et un diocèse en a tenu trois. D’autre part, l’Association des religieuses pour la promotion de la femme et les Soeurs de l’Assomption de Nicolet ont aussi organisé une session de formation, ce qui en porte le total à vingt-huit.
Ces sessions étaient offertes par quatre équipes multidisciplinaires recrutées dans les secteurs de l’animation sociale, de la pastorale et de l’intervention en situation de violence.
Elles ont rejoint 57 prêtres (aux niveaux diocésain, régional et paroissial), 99 agentes et agents de pastorale laïques, 75 religieuses et religieux, 19 répondantes, membres de comités et de mouvements de la condition des femmes, 25 inter venantes en maison d’hébergement, quatre intervenants auprès de conjoints violents etc…
La session « Violence en héritage? » a été bâtie pour permettre aux participantes et aux participants de s’ouvrir à de nouvelles attitudes, de faire une relecture de l’Évangile guidée par un nouveau regard de l’Église sur les situations de violence.
Les témoignages reçus permettent d’affirmer que les objectifs sont largement atteints. Il y a des résistances bien sûr, mais la session vient toucher le coeur et débouche sur l’expression d’un désir de changement dans les milieux de vie et de travail. La session donne des assises à des rapports d’égalité entre hommes et femmes dans le respect de la dignité humaine. Bravo à l’équipe d’animation! Le travail continue!
Informations recueillies
par Marie-T.Roy-Olivier
1 Cf. Monique Hamelin et Marie-Andrée Roy, « Un prince, des seigneurs et les roturières », L’autre Parole, no 30, juin 1986, p.21-26.