Liminaire
Un colloque « petite séduction » ou passage de la réception au don.
Depuis le début de son existence L’autre Parole s’est nourrie de l’apport de conférencières venues de l’extérieur partager leurs expériences personnelles lors des rassemblements annuels. Cette fois, ce sont les participantes elles mêmes qui sont invitées à se considérer comme conférencières.
Convoquées sous le thème : Identité, diversité et religion : un regard féministe ou L’expérience d’être l’autre, les participantes, se situant dans le courant de la Commission Bouchard-Taylor, avaient à se pencher sur la vision de leur groupe d’appartenance avant de se partager la parole lors de notre colloque du mois d’août dernier.
Dès l’ouverture le vendredi soir, l’animatrice Marie Gratton, du groupe Myriam, après avoir manifesté le plaisir qu’elle éprouve à retrouver des visages connus et à accueillir de nouvelles arrivées, invite chaque groupe à exprimer à tour de rôle le regard qu’il porte sur le thème proposé. Ce soir là, donner la parole à chacune n’a pas été une tâche difficile à remplir car personne ne s’est fait prier pour la prendre. Le climat de confiance qui régnait dans la salle doublé de l’intérêt porté à l’écoute de l’autre ont encouragé chacune à s’exprimer librement. Les pages qui suivent vous réservent deux textes présentés ce soir-là.
Le samedi matin, la réflexion bien amorcée la veille se poursuit. L’animatrice Denise Couture du groupe Bonne Nouv’ailes, considérant que les femmes font l’expérience d’être autres de multiples façons, invite l’assemblée à former un cercle de parole autour des expériences d’être l’autre.
Un chant de circonstance crée d’abord l’atmosphère d’un rituel qui convoque les éléments de la nature auxquels l’assemblée rend hommage. Cet exercice est suivi d’un geste d’enracinement dans la terre tout comme dans le vécu individuel. Puis vient la proclamation d’une parole écrite par une femme du cercle qui ouvre la voie aux autres femmes invitées à prendre la parole à leur tour. Trois de ces témoignages paraissent dans ce numéro.
Le samedi après-midi, Monique Hamelin et Marie-Andrée Roy, du groupe Vasthi , agi s s ent comme coanimatrices. La synthèse des échanges du matin a permis d’identifier divers espaces où se vit le sentiment d’être l’autre. Ces espaces sont ici regroupés sous un mode thématique afin d’en dégager quelques tendances. C’est à partir de ces différentes altérités vécues dans la combativité et dans la joie que s’est construite la collective L’autre Parole. De la force de dire, d’oser, de nommer, de s’engager pour la cause des femmes s’est développé et s’est affirmé un « je-femme » capable de solidarité et à même d’oeuvrer dans l’ekklèsia des femmes.
Le samedi soir : la célébration de clôture est animée par les groupes Houlda et Myriam. Dans nos célébrations, la lecture des réécritures est un moment important. Elle permet de prendre mutuellement connaissance de notre créativité de femmes et témoigne à la fois de notre enracinement dans la tradition chrétienne et de notre insertion dans la réalité contemporaine. Devant la crise actuelle, en face de nos différences, comment ne pas reconnaître que sans diversité, l’unité serait une uniformité bien ennuyeuse.
Comme ce numéro vous parviendra au début de l’an nouveau le comité de rédaction est heureux de vous offrir ses meilleurs voeux de bonne année pour oeuvrer ensemble à l’humanisation du monde, dans le respect des différences, de la diversité des cultures et des croyances.
Yvette Laprise
Pour le comité de rédaction