No. 27 – NOS CONTRADICTIONS

LIMINAIRE

Féminisme et christianisme, deux options irréconciliables disent
certaines. Eh bien, nous de L’autre Parole avons voulu savoir
comment les femmes laïques et religieuses tant du Collectif que
d’ailleurs assument et réconcilient ces deux options fondamentales
de leur vie.
Le thème a semblé plaire car tant par la qualité que par la quantité
la moisson de textes, une dizaine en tout, nous permet de
bien cerner les diverses facettes de ce problème,soit celui d’être
féministe et chrétienne.
Le féminisme – La solidarité pour les luttes et les revendications
du mouvement des femmes contre les différentes formes d’oppression
du patriarcat tant dans la société que dans l’Église ne semble
pas être une option qui pose problème aux différentes intervenantes.
Le christianisme – Être croyante, être chrétienne, adhérer au
christianisme c’est d’abord se référer à l’Evangile de Jésus.
Que voilà une mise au point importante car elle permet d’aller
au-delà du fardeau des contradictions que vit l’église-institution,
porteuse d’oppression depuis des millénaires pour les femmes.
Femmes lucides, gardant un esprit critique face au discours sexiste
et misogyne de l’institution cléricale, soulignant même la nécessité
d’une telle démarche, il n’en demeure pas moins, qu’elles
soient laïques, théologiennes, ou religieuses, elles ressentent
toutes des tiraillements douloureux lorsque, comme le dit Louise
Melançon,on cherche un lieu où nos deux options, soit « mon bien
et celui des femmes, et Dieu », peuvent prendre leur envol.
Par delà ces déchirements, l’espérance est grande d’arriver à
des « rapports humains novateurs », à une « réconciliation », à une
« façon de vivre sa foi », dans « un éclatement de nos cellules-isolantes ».
C’est alors qu’on écrira « un bout de l’histoire où
les femmes auront leur place ». Pour y arriver, il faut investir
« tranquillement la place » en prenant conscience de notre « dynamisme
et de la puissance qui sont les nôtres ». On pourra alors
imposer une autre réalité, « l’autre parole ».

Monique. Hamelin – Vasthi