JUSQU’À L’AUBE DES ANNÉES ‘8O…

La rentrée nous apporte un numéro-surprise, qui s’ajoute aux trois parutions annuelles du passé. En effet, ce n’est que depuis mars dernier que notre bulletin annonce courageusement quatre publications par armée, et nos abonnées (et abonnés) reçoivent ainsi une prime, prolongement de notre dixième anniversaire.

Ce numéro supplémentaire rassemble des extraits de textes et des articles publiés dans nos premiers feuillets, jusqu’au début de I960, auxquels s’ajoutent, dans deux ou trois cas, des citations de pages subséquentes pour mentionner l’évolution de l’histoire ou de la pensée. La reproduction du No 1 de L’autre Parole, dans notre livraison de Juin dernier, a soulevé un tel enthousiasme- Comment ne pas récidiver?

La revue des premières armées du feuillet dégage quatre constantes principales, toujours actuelles:
1- la volonté d’élaborer une théologie à partir de nos expériences de femmes. Voilà l’élément fondamental, l’origine de notre démarche. Très vite rappel sera lancé à toutes les chrétiennes intéressées et « le Regroupement des théologiennes » (No 1) deviendra un collectif de féministes croyantes;
2- le choix de s’engager Mans ce défi chrétien d’une nouvelle Église à bâtir » (Rita Gagné. No 3) en travaillant à une libération de la femme qui mènera nécessairement à celte de toutes tes personnes. « Nous n’avons pas l’intention de construire une Église parallèle… » (Monique Dumais, No 11);
3- la difficulté, l’ambiguïté, voire tes contradictions que peut receler l’affirmation « chrétienne et féministe »;
4- l’ouverture au monde extérieur et ta présence de L’autre Parole dans te milieu régional, national et International: participation à des rencontres avec tes évêques à Ottawa, à des colloques organisés par des chrétiennes féministes au Canada, aux États-Unis et en Europe, liens avec te mouvement Femmes et Hommes dans l’Église, échanges, conférences, etc.. etc. Nous comptons des abonnements dans plusieurs pays.

Plutôt que de tout effleurer, le présent recueil se concentre surtout sur te premier point: il illustre la recherche et les efforts apportés dans ta quête d’une théologie féministe à partir de notre vie concrète, et qui sont révélés dans le choix même du thème des deux premiers colloques. Suivent un hommage à Claire Richer et une brève incursion dans la problématique de la participation des religieuses au mouvement féministe. L’espérance lucide de Monique Dumais, au matin de 1980, termine ce rappel de notre mise au monde, tout en rouvrant sur l’avenir.

Rita Hazel