LIMINAIRE
En mai 94, Rome se prononçait ex cathedra sur la question de l’ordination des femmes. Ce projet était déclaré clos. On devait tourner la page. Les protestations ont été vives alors.
Qu’en est-il aujourd’hui? Le bâillonnement imposé par le Vatican a-t-il réussi à décourager les dernières résistances?
Le collectif L’autre Parole, qui a déjà fait connaître à la Presse sa position de non recevoir à cet impératif autoritariste, ouvre aujourd’hui les pages de sa revue à d’autres voix pour témoigner que la résistance perdure. En rassemblant un dossier sur les répercussions générées depuis la publication de la lettre apostolique sur l’ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes, la revue veut remettre en mémoire les malaises qui persistent dans le peuple de Dieu.
Qu’il s’agisse de prises de position de groupes féminins ou autres, d’ici ou d’ailleurs, de sondage d’opinions ou de réflexions individuelles, aujourd’hui comme hier, un même concert de voix s’élève pour revendiquer le droit de parole et de recherche dans l’Église comme dans toute société respectueuse de la personne humaine.
Si la parole romaine tente de bâillonner ses fidèles, L’autre Parole accueille toute expression positive visant le principe d’égalité, femmes et hommes, dans l’Église comme dans la société.
Non! le débat n’est pas clos. Il est plus d’actualité que jamais. La résignation n’est pas une attitude chrétienne. L’Église institution n’en est pas à ses premières erreurs. L’histoire est là pour en témoigner. Un jour viendra où l’autorité romaine demandera pardon pour ses paroles d’exclusion et pour son intransigeance. Notre espérance collective nous en assure….
Yvette Laprise