SOUVENANCE

SOUVENANCE

 

Dyonisis – Vasthi

 

Dans le champêtre décor de Rimouski, L’outre Parole a de nouveau « célébré ».

 

La floraison automnale créa nos floralies. Non, ce ne furent point les bourses à « pasteur » ou de « Judas », les « digitales pourprées » la « monnaie du Pape », noms sans doute sortis de l’imaginaire religieux, mais plutôt l’humble plantain, le gentiane, le chardon penché, le sabot de Vénus, flore toute féministe, ravissement pour l’oeil, magnificat de l’âme qui ornèrent à profusion table et salle de réception.

 

Nos hôtesses nous ayant gratifiées d’une écharpe, nous l’avons investie:

 

Insigne du pouvoir,

cette « étole » à la griffe de L’autre Parole

ne nous accablait point sous son poids.;

Et c’est toutes griffes rentrées

que nous avons célébré l’espoir

de nous arracher des griffes autoritaires

qui s’évertuent à nous faire taire.

 

L’accueil purificateur,

L’eau, source de vie,

promesse de développement,

menace de résorption,

centre de régénérescence

énergisation

 

versée sur les mains de chaque convive est un des symboles les plus expressifs de notre action cultuelle. Ainsi, est-ce avec émotion que l’acolyte fraîchement investie du droit de Parole, prononça sur chacune ces mots magnifiques:

 

En vérité, en vérité, je te le dis,

A moins de naître d’eau et d’esprit

Tu ne peux entrer au royaume.

Le veux-tu?

 

Et l’intensité de la réponse comblait toutes nos attentes.

 

Chaque convive avait reçu un sachet de sel marin, symbole de la sororité, de l’amitié indestructible, de l’hospitalité, de la parole donnée.

 

Femmes, porteuses de la tradition, nous empruntons cet humble, mais combien indispensable condiment de notre quotidienneté et qui devient par transmutation

 

le sel de la sagesse

le sel de la terre

le protecteur contre la corruption

le signe de communion.

 

Echanges:

Quels magnifiques témoignages jaillirent, suite a la question: « Quel est notre sacerdoce spécifique comme femme chrétienne, dans la communauté? » Hélas, notre regret est que ces confidences ne furent point enregistrées. Car l’émotion obnubile notre mémoire. Quelques paroles cependant résument peut-être l’ultime grâce de cette célébration. « C’est la première fois, exprimait l’une de nous, que je m’approche d’aussi près du sacré, que je me donne le droit comme femme, soutenue par la communauté de foi que nous formons, de m’approprier le sacré et d’en extraire librement toute la signification pour mon être et ma vie de femme. »

 

Le partage du pain et du vin se fit dans l’esprit de la célébration du 8 mars dernier.

 

« Nous rompons le pain symbole de nos corps pareils à tous ceux de nos soeurs ici ou quelque part dans le monde. Par ce geste, nous célébrons nos corps de femmes, promesses de vie éternellement recommencée.

 

‘Nous buvons le vin symbole du sang en mémoire des femmes dont nous sommes issues et pour la gloire de celles dont nous sommes porteuses.

 

« Avec notre corps et notre sang, par le pain et par le vin, nous communions ensemble aujourd’hui aux valeurs traditionnelles chrétiennes de chanté, de justice et d’égalité…’

 

A la clôture, la « Mère Fondatrice », Monique Dumais, nous a donné rendez-vous, pour l’aurore d’une nouvelle décennie.